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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 11:45

les-enfants-de-belle-ville.jpgAshgar Faradhi s'est fait un nom en France l'an dernier avec le succès d'Une séparation. Du coup, comme souvent en cas de succès, ses films précédents sortent en France. C'est le cas pour Les enfants de Belle Ville, qui mérite pleinement d'être distribué en France.

 

L'histoire est celle d'A'la. Pour sauver son copain Akbar de la condamnation à mort, il bénéficie d'un bon de sortie exceptionnel. Son objectif est de convaincre le plaignant, le docteur Abolghasem, de retirer sa plainte contre Akbar. Avec l'aide de la soeur d'Akbar, Firouzeh, A'la va tout tenter pour faire changer d'avis le médecin, très croyant et inflexible.

 

L'une des forces du cinéma de Faradhi est de plonger au coeur de la société iranienne. Ici, on découvre les petits commerçants qui vivent grâce au trafic de drogue ou les relations conjugales qui sont loin d'être simples, que ce soit entre Firouzeh et son mari ou chez les époux Abolghasem. On y apprend aussi le fonctionnement de la justice iranienne, qui lit tout sous l'influence de la religion : une femme vaut deux fois moins qu'un homme, et il est possible de racheter le prix du sang. Et comme dans Une séparation, la présence de la religion et son respect strict par un des protagonistes est un des ressorts de l'intrigue.

 

Mais ce qui est ici très original, même si un peu systématique, est la faculté qu'à Faradhi à confronter cchaque personnage à un dilemme moral : comment venger sa fille et accepter le pardon ? Comment arbitrer entre sentiments amoureux et filiaux lorsqu'ils sont contradictoires ? Comment respecter son engagement de femme mariée et la volonté d'aider sa fille handicapée ? L'intégration de ces dilemmes dans le scénario est facilité par l'influence de la religion, indomptable sur bien des points (même si l'imam est finalement plus libéral que le plaignant). Et ceci donne au film un élan et une force tout à fait pertinente, tous les personnages bénéficiant d'un traitement approfondi et subtil. Un film que j'ai préféré à Une séparation.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 23:14

starbuck.jpgAprès les passionnants élans amoureux de Laurence et Fred, voici un autre film québecois qui joue sur un tout autre registre, celui de la comédie où tout se termine bien. Si la fin est un peu attendue et très positive, l'ensemble du film est plaisant et globalement drôle, ce qui est déjà un bon point pour ce type de film.

 

Il faut dire que le point de départ de cette intrigue est engageante. David Wozniak, fils dilettante d'une famille où tout le monde réussit, a arrondi ses fins de mois en donnant son sperme à la banque canadienne du sperme. Résultat : il est le père de 533 enfants, qui ont décidé de retrouver leur géniteur, qui était enregistré sous le nom de Starbuck. Mais David ne veut absolument pas être retrouvé, et fait tout pour éviter d'être reconnu, malgré son envie de rencontrer ces enfants.

 

Tout le film joue sur cette ambivalence. David cherche à rester caché, et demande à son meilleur ami, avocat raté qui se consacre à l'éducation de ses enfants, de  le défendre. David, en recevant la description de quelques uns de ses enfants, ne peut résister à l'envie de les voir. Il fera la connaissance d'un joueur de foot, d'un serveur de bar, d'une fille suicidaire ou d'un fils handicapé. Il les rencontrera tous lors d'une réunion où ils essaient de définir une stratégie pour débusquer Starbuck ou lors d'un week-end où ils font plus ample connaissance.

 

Un des aspects mineurs du film et néanmoins intéressant est la description de l'opprobre médiatique jetée sur Starbuck. Sinon, dans l'ensemble, le film reste gentillet car très calibré. C'est néanmoins une bonne comédie pour l'été, qui permet de passer un moment agréable.

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 07:54

laurence-aniways.jpegMa relation avec Xavier Dolan n'a pas commencé sous les meilleurs auspices. Les amours imaginaires, son précédent film, m'avait ennuyé et les effets de style du réalisateur exaspérés. Dans Laurence anyways, Dolan ne s'affranchit pas certaines afféteries esthétiques (ralentis, gros plans,...) mais arrive à emmener son lecteur pendant 2h30 grâce à un sujet passionnant et deux acteurs principaux magnifiques, Melvil Poupaud et Suzanne Clément.

 

Laurence (l'homme) vit en couple avec Fred (la femme). Prof de littérature dans le secondaire, il subit sa vie. Son envie est d'assumer enfin ce qu'il souhaite faire depuis très longtemps : dévoiler son identité de femme. Il annonce donc à Suzanne qu'il va franchir le pas, et ce changement d'identité de genre (car il ne change de sexualité, continuant à aimer les femmes) met en péril son couple et son univers.

 

Le film de Dolan n'est pas sans défaut, mais il réussit à s'imposer par son sujet. Cette question de l'identité de genre est ici traitée de façon subtile. Plutôt que de montrer comment Laurence se travestit, comment il choisit ses robes, etc,... Dolan insiste sur le regard des autres, qui finalement est assez bienveillant. Seule la famille de Fred a du mal à comprendre ce choix.

 

Surtout, le scénario s'intéresse autant aux évolutions qui touchent Laurence qu'à la dépression qui touche Fred. La compagne est ici au coeur du récit, jamais oubliée, ni par le spectateur, ni par Laurence qui fera tout pour la réconquérir. Le fait de s'attarder sur le personnage de cette compagne délaissée, noyant son chagrin dans la construction d'un couple modèle qui la rend malheureuse, est un choix très intelligent de scénario.

 

La durée de ce film, un peu plus de 2h30, aurait pu me freiner. Mais je suis content d'avoir surmonté ma légère appréhension pour découvrir ce film parfois bancal, de temps à autre excessif mais totalement captivant. Et le clin d'oeil de Melvil Poupaud (certainement un de ces plus grands rôles, et qui confirme que même s'il tourne peu, il tourne presque toujours bien) et l'énergie foutraque de Suzanne Clément sont pour beaucoup dans la réussite du film (avec également de belles prestations de Monia Chokri et de Nathalie Baye, très convaincante en mère qui n'aime pas son fils). Une oeuvre avec beaucoup de culot.

 

Autre film de Xavier Dolan : Les amours imaginaires

 

L'avis enthousiaste (et plus si c'est possible) de Pascale

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 15:19

faust.jpgPour ce retour de vacances, un petit aperçu d'un film sorti et vu il y a quelques temps, mais que je pouvais difficilement passer sous silence. Car Sokourov investit le thème faustien avec brio et signe un film troublant et esthétiquement original.

 

Petit retour sur le sujet du film. Le personnage principal est un médecin, le docteur Faust, qui cherche à découvrir le secret de l'âme en disséquant des cadavres. En manque d'argent, il se tourne d'abord vers son père qui n'est d'aucun secours, puis vers un usurier, auprès duquel il emprunte de l'argent. Mais cet usurier a une réputation de démon, et Faust ne se méfie pas assez. Outre un apport financier, il l'emmène voir de jeunes femmes, et Faust s'éprend de l'une d'elle, Marguerite. C'est pour Faust le début d'un piège qui va se refermer lentement et irrémédiablement sur lui.

 

Sokourov reprend donc à son compte le thème classique de Faust, médecin qui contracte avec le diable et en perd la vie. C'est un sujet classique que je connais assez mal, n'ayant pas lu Goethe ou les autres versions littéraires du sujet, et n'ayant qu'une approche sommaire des opéras consacrés au sujet, en particulier celui de Gounod (avec le célèbre air des bijoux mondialement connu grâce à la Castafiore). Plus que sur le fond, c'est le traitement cinématographique que fait Sokourov qui attire l'attention.

 

D'entrée le spectateur est mis en position d'attente. Le film débute par un plan large qui descend sur terre et laisse découvrir un village, celui de Faust. Puis on assiste à une dissection, où Faust discute avec son second de la présence de l'âme. J'ai été dérouté et captivé par cette approche, car le récit, s'il est linéaire, laisse constamment planer des zones d'ombres qui, si elles ne rebutent pas le spectateur (plusieurs sont sortis de la salle), piquent sa curiosité.

 

La curiosité est avivée avec le personnage de cet usurier, aux pouvoirs magiques et au physique étonnant. Il se met nu dans une scène avec des lavandières et dévoile un corps proprement monstrueux, qui inquiète les jeunes filles mais pas Faust, prêt à tout pour atteindre son objectif. Il faut ajouter à cela une femme hallucinée, amoureuse de cet usurier (interprêtée par Hannah Shygulla), des personnages secondaires toujours étonnants, et une scène finale grandiose, faite de geysers et de terres rocailleuses. Servie par deux excellents acteurs principaux, Johannes Zeiler et Anton Adasinskiy, la version de Sokourov laisse une impression vive dans l'esprit du spectateur, troublé par cette relecture originale du mythe. Le film clôt la tétralogie du mal du réalisateur, et a obtenu le Lion d'Or à Venise en fin d'année dernière. Un grand moment de cinéma.

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 18:29

adieu-berthe.jpgLes frères Podalydès ont un monde bien à eux. Fait de burlesque et de rêverie, ils arrivent toujours à raconter des histoires tendres, souvent inspirées de leur biographie. Ici, le point de départ du film est la mort de la grand-mère. Et sur ce thème funèbre, Bruno Podalydès signe un film touchant, drôle, émouvant.

 

Armand (Denis Podalydès, lunaire et très bon, comme toujours) est pris entre deux femmes. Son épouse, avec qui il tient une pharmacie (mais il y est finalement peu présent), doit gérer le commerce et sa mère qui habite l'appartement au dessus. Sa maîtresse, elle, se consacre à la vocation de magicien d'Armand, qui s'entraine pour un goûter d'anniversaire. Le drame est donc la mort de la grand-mère, qui plonge Armand dans un grand désarroi. Non pas tant lié au chagrin, car il avait un peu oublié cette parente installée dans une maison de retraite, mais plutôt au fait de devoir organiser cet enterrement. Car Armand n'est pas pragmatique, et c'est peu de le dire.

A partir de là, le film prend plusieurs directions, toutes intéressantes. Il y a d'abord l'aspect comique, lié aux histoires d'amour compliquées de notre héros (qui font irrémédiablement penser à celle d' Albert Jeanjean dans Dieu seul me voit, des mêmes Podalydès). Pris entre Valérie Lemercier (pétillante, comme toujours) et Isabelle Candelier (trop rare à l'écran), Denis Podalydès incarne avec bonheur l'indécision.

 

Il y a ensuite l'humour lié à la recherche des pompes funèbres adéquates, entre une vision moderne et branchée (avec Michel Vuillermoz, épatant) et une vision plus artisanale et modique (Bruno Podalydès et Samir Guesmi). Ajoutons à cela l'insistance de la belle-mère avec une agaçante Catherine Hiegel, et toute cette recherche du bon cercueil et de la bonne manière d'enterrer (incinération ou inhumation ?) est un vrai plaisir.

 

Puis, dans la seconde moitié, le film prend une tournure plus intime, plus tendre. On découvre les secrets de la grand-mère, femme qui a longtemps dissimulé ses amours de jeunesse et ses déceptions. On retrouve dans ce film le thème de la magie, déjà entrevue dans l'adaptation du Mystère de la chambre jaune. Cela donne lieu à de très jolies scènes dans la maison de retraite (où circulent Michel Robin et Judith Magre, et où le père d'Armand, Pierre Arditi aux fraises, aurait toute sa place) avec une belle utilisation de la musique de Moustaki.

 

L'enterrement de la mémé des Podalydès donne donc un film réussi, agréable et drôle. Je conseille de vous plonger dans ce nouvel épisode de la filmographie des Podalydès, qui s'inscrit pleinement dans la lignée des précédents, en abordant un nouveau sujet.

 

Autre film de Bruno Podalydès : Bancs publics (Versailles rive droite)

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 19:57

le-grand-soir.jpgNot est le plus vieux punk à chien d'Europe. Parfois, il rend visite à ses parents, qui tiennent la Pataterie, dans le centre commercial. Il y retrouve Jean-Pierre, son frère, commercial dans un magasin de literie, qui a des aspirations totalement différentes. Mais lorsqu'il est viré, Jean-Pierre s'accroche à son frère pour ne pas sombrer. Il devient Dead et écume le centre commercial.

 

Voilà un film à l'ambiance atypique. D'ailleurs, j'ai au début été troublé par la présence d'Albert Dupontel, car j'avais l'impression de voir un de ses films. Mais si le style de Delépine et Kervern est tout aussi foutraque, il est plus poétique, contemplatif que celui de Dupontel, souvent en cascades et gesticulations.

 

On retrouve dans cette escapade fraternelle dans un centre commercial l'ambiance d'errance qui parcourt les films précédents du duo. Comme dans Louise-Michel, ils cherchent à trouver un responsable, à se venger de la société dans laquelle ils vivent. Ils n'arriveront qu'à se retrouver à deux dans un hangar désaffecté. Comme dans Mammuth, on ressent cette lutte vaine, imprécise, marquée par des rencontres improbables (un homme qui tente de se suicider, un responsable de la surveillance improbable taillant une bavette surréaliste avec le père des deux héros). C'est la lenteur, le temps pris par les personnages qui est caractéristique du cinéma des deux complices.

 

Mais le film est également parcouru d'instants très drôles. Outre la discussion déjà évoquée, il y a la lutte de Not (Benoît Poelvoorde, méconnaissable et absolument impeccable) contre un panneau publicitaire, celle de Dead (Albert Dupontel, remarquable également) qui combat avec un jeune arbre. Le moment le plus drôle est certainement celui où les deux frères décident de marcher tout droit, en dépit des clotûres fermant les pavillons privés ou de spiscines placées sur leur chemin.

 

Puis il y a toute une galerie de personnages secondaires, du devin baba cool (Gérard Depardieu) aux parents occupés par la découpe des pommes de terre (Brigitte Fontaine et Areski Belkacem). Un film à l'univers très marqué, où il est très agréable de prendre son temps malgré la noirceur de la situation des protagonistes. Delépine et Kervern continuent leur parcours atypique dans le cinéma français.

 

Autre film de Delépine et Kervern : Louise-Michel , Mammuth

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 12:15

moonrise-kingdom.jpgJe ne suis pas à la pointe de l'actualité mais je tenais à parler du dernier film de Wes Anderson, Moonrise Kingdom. Car c'est un très chouette film. Car il est une nouvelle étape dans l'oeuvre que construit patiemment le surprenant Wes Anderson.

 

Moonrise Kingdom est la nom d'une plage sur une petite île au large de la côte est des Etats-Unis. Sur l'île est installé un camp scout, dont  Sam est membre. Il est un peu le souffre-douleur de la bande et décide de quitter le camp pour retrouver Suzy. Elle vit sur l'île avec ses frères et ses parents et elle entretient une correspondance secrète avec Sam depuis l'été précédent, quand ils se sont rencontrés dans les coulisses d'un spectacle de fin d'année. Depuis, les deux enfants n'ont vécu que pour leurs retrouvailles, et ils déjouent tous les stratagèmes montés par les adultes, à leur recherche mais qui paraissent finalement bien benêts.


Wes Anderson choisit de mettre au centre de son film des enfants, une nouveauté pour lui. Il décrit la relation de Sam et de Suzy, pleine d'amour enfantin et d'attention, avec une grande sensibilité. C'est notamment le cas lorsque Sam offre des boucles d'oreille vivantes à Suzy et qu'il est obligé de lui percer les oreilles, desquelles coule une petite goutte de sang, Le film vu par les enfants est également très drôle. Sam, formaté par les enseignements scouts, tente à tout prix d'appliquer les recettes. Mais souvent, dans la pratique, un peu de bon sens est bien plus efficace qu'une méthode digne des Castors Juniors.

 

Autour d'eux, les adultes sont tous plus inconséquent les uns que les autres. La père de Suzy (Bill Murray) ne comprend rien aux émois de sa fille et sa femme (Frances McDormand, très drôle) est uniquement occupée par le fait de retrouver discrétement son amant, le policier de l'île (Bruce Willis, étonnant). Le chef du camp scout (Edward Norton) est totalement désemparé face à l'imprévu. Et la responsable des services sociaux (Tilda Swinton) est le plus inquiétant des adultes. Finalement ce sont les enfants les plus débrouillards.

 

Ce qui est très intéressant dans le film, c'est son inscription dans la filmographie de Wes Anderson. Comme souvent, mais plus encore ici, il accrode un soin précieux aux détails (un tourne-disque, des élements de décor) et de nombreux plans sont dignes de films d'animation (les plans de la maison familiale, la scène finale sur le toit de l'aglise par temps d'orage). Un très joli film, à la fois pour l'histoire racontée et pour les choix de mise en scène d'Anderson.

 

Autres films de Wes Anderson : A bord du Darjeeling Limited, Fantastic Mr Fox

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 14:12

dark-shadows.jpgTim Burton est un réalisateur prolifique. Avec plus ou moins de bonheur. Par exemple, si Sweeney Todd était une très plaisante et macabre comédie musicale, sa vision d'Alice était très décevante. Il revient avec un film vampirique, une comédie globalement assez distrayante mais qui aurait mérité plus de subversion.

 

L'histoire est celle de Barnabas Collins. Au XVIIIe siècle, sa famille a quitté l'Angleterre et s'est installée aux Etats-Unis. Elle est vite devenue très riche grâce à la pêche. Barnabas, jeune homme amoureux d'une petite servante, repousse les avances d'une femme sublime, qu'il ne sait pas être une sorcière. Devant ce refus, elle condamne Barnabas à devenir un vampire. Enfermé dans un cercueil solidement fermé, tout le monde a oublié l'existence de Barnabas. Mais il se réveille le jour où un chantier découvre accidentellement son cercueil.

 

L'humour du film repose beaucoup sur la rencontre entre Barnabas, venu du XVIIIe, et le monde des années 1970. Ce décalage d'époque est l'occasion de scènes assez cocasses, avec un groupe de hippies ou devant une enseigne de fast-food. Le moment le plus drôle est atteint lorsqu'il découvre Alice Cooper, invité à donner un concert dans son château, et qu'il trouve qu'il est "la femme la plus laide du monde".

 

L'humour néanmoins aurait pu être plus poussé. Pour moi, le film le plus drôle de Burton est Mars Attacks !, où il parvient à détourner tous les codes du film d'extraterrestres, avec l'invention de personnages verts inoubliables. Ici, on sent qu'il cherche à détourner les codes du films avec créatures d'horreur (vampire, sorcière, loup-garou), mais cela reste trop gentillet. Dommage.

 

Si le film est plaisant, il reste assez léger et ne restera vraisemblablement pas dans les annales, notamment à cause de problèmes de scénario. Burton donne de la consistance à certains personnages, Barnabas (Johnny Depp), Angélique (Eva Green) ou la psychiatre (Helena Bonham Carter, la plus drôle et déjantée), mais en oublie beaucoup en route. Par exemple, son histoire débute avec l'arrivée d'une nouvelle gouvernante, qu'on ne voit ensuite presque plus dans le film, alors qu'elle est censée jouer un rôle primordial. Un moment de divertissement plaisant, mais ne dépasse finalement pas ce niveau, par manque de surprise et de folie.

 

Autres films de Tim Burton : Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street, Alice au pays des merveilles

 

Les avis de Pascale, Ys

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 17:50

de-rouille-et-d-os.jpgQuelques heures avant le verdict du festival de Cannes, où le film de Jacques Audiard est souvent cité pour récupérer un prix, il est temps de livrer mes impressions sur ce film. Car contrairement aux nombreux avis très élogieux lus un peu partout, sur Internet ou dans les journaux plus reconnus, je n'ai pas été convaincu par le film.

 

De rouille et d'os a des qualités, c'est indéniable. Il faut tout d'abord mentionner l'ensemble de la distribution du film, très juste. Marion Cotillard tient là un rôle digne de son talent, qui m' fait penser à celui de femme vengeresse vue chez Jeunet dans Un long dimanche de fiançailles. Elle impose sa présence et le handicap dont elle est atteint est finalement une force pour elle. A ses côtés, Matthias Schoonaerts, que je découvre mais dont j'avais déjà entendu beaucoup de bien, est glaçant du fait de son absence d'émotion. Ajoutez à cela une violence sourde et un physique impressionnant, et vous vous dites qu'il serait malvenu de le croiser seul dans une ruelle. Corinne Masiero, qui joue ici la soeur de Schoonaerts, confirme tout son potentiel.

 

Autre qualité du film, certaines scènes très réussies. Au premier rang desquelles je mettrai celle où Marion Cotillard, ancienne dresseuse d'orques qui a abandonné le métier suite à une amputation des deux jambes, reprend les gestes qu'elles effectuaient quotidiennement, dans son fauteuil, sur la terrasse en plein soleil. Son retour au Marineland est également très réussi. Globalement, je pense que toutes les scènes avec Marion Cotillard sont globalement réussies. Je suis plus perplexe avec le personnage d'Ali (Matthias Schoonaerts), pour lequel je trouve qu'Audiard se complait dans une violence gratuite et vaine.

 

Mais venons-en à ce qui fâche. Le scénario est pour moi le gros point faible du film. Déjà, les deux personnages principaux, l'handicapé des sentiments et l'handicapée physique, sont des archétypes. Le problème, c'est que je ne les ai pas vus évoluer, prendre de l'épaisseur. Ali reste un homme attiré par la violence, par les magouilles, et même son fils ne lui permet pas de s'assagir. J'ai également eu l'impression qu'Audiard laissé tomber très les personnages secondaires (L'amie de Stéphanie, Céline Sallette, est à peine esquissée) En fait, le vrai problème, c'est que j'ai senti venir toutes les scènes. Il suffit de lier quelques éléments de l'intrigue pour en deviner l'issue. Quand on apprend qu'Ali installe des caméras de vidéosurveillance pour les employés et qu'on sait le métier qu'exerce sa soeur, il n'y pas de surprise. Même chose pour la scène finale avec l'enfant, qu'on sent venir à des kilomètres à partir du moment où ils font un pas sur le lac gelé.

 

Audiard, pourtant scénariste à la base, semble avoir laissé de côté l'intrigue pour se concentrer sur la forme. Si cette dernière est globalement réussie (une réserve sur la violence, trop présente à mon goût), le fond est cousu de fil blanc. Un mélo est généralement assez peu l'occasion de coups de théâtre, mais écrire un scénario convenu à ce point est assez étrange. C'est donc avec une impression très mitigée que je suis donc sorti du film. Mais à vous de vous faire une idée, peut-être suis-je passé un peu à côté.

 

L'avis de Pascale

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 07:32

chercher-le-garcon.jpgEmilie cherche l'âme soeur. Alors que ses essais sont infructueux, elle décide de s'inscrire sur Meet Me, site de rencontre en ligne. Emilie va donc additionner les rencontres, avec des hommes très différents, allant plus ou moins loin avec eux. Chercher est le garçon est un film léger, qui nous emmène dans les paysages de Marseille, à la poursuite du grand amour.

 

Sophie Cattani est délicieuse dans le rôle-titre. D'abord perdue devant ces hommes dont elle ne connaît qu'un vague pseudo (les yeux bleu, foot_13, tous plus exotiques les uns que les autres) et dont elle ne partage pas les aspirations, elle prend peu à peu ses marques et confiance en elle.

 

Les hommes sont tous très intéressants à découvrir, de celui qui pense que l'homme doit se comporter comme un bonobo au motard incapable de respecter un rendez-vous. Il y a des poètes, des hableurs (comme Yough Grant, inoubliable dans le rôle du fan inconditionnel de l'acteur anglais), des fans de palymobil,....

 

Et il y a des très beaux moments, comme ce dîner chez la cousine (Aurélie Vaneck qui tient son propre rôle d'actrice dans un feuilleton marseillais à succès). Il y a aussi la rencontre de Gérard, le coureur à pied qui devient un intime d'Emilie, en tout bien tout honneur. Et qui donne à Emilie sa devise, qu'elle applique à la lettre : "Quand tu cours, t'endorfes, t'endorfes, t'endorfes". Et tout cela se finit par une balade en bateau vers les îles du Frioul. Un très joli film qui traite finement des questions de l'amour et de ses affres.

 

L'avis de Pascale

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