Après Charlie et la chocolaterie, Tim Burton s'attaque à un nouveau grand classique de la littérature, Alice au pays des merveilles, auquel il mêle
des passages de De l'autre côté du miroir (pour dire cela, je fais confiance à ce que j'ai pu en lire, car je n'ai lu aucun des deux ouvrages de Lewis Carroll). Jusque là, ma seule
connaissance d'Alice était le dessin animé de Disney, intrigant à souhait et qui m'intéresse sans que j'arrive à vraiment l'expliquer.
Ici, Burton y ajoute sa patte. Son Alice est plus âgée que celle de Carroll. Jeune adulte, elle est sur le point de se marier lorsqu'elle décide de suivre un lapin qu'elle a déjà rencontré en rêve. Toute cette partie sur le rêve, dans lequel elle voit le pays des merveilles dans lequel elle est déjà venue mais dont elle a oublié l'existence, est assez intéressante. Pour le reste, on assiste malheureusement à un film d'action très classique, où on sent de manière très directe la patte Disney, producteur du film.
Le pays des merveilles imaginé par Burton est assez décevant. On y retrouve beaucoup d'éléments que Burton a déjà développé dans d'autres films, comme la rivière qui évoque celle de Big Fish ou le moulin de Sleepy Hollow. Pas de grandes inventions dans les décors, et seul le Chapelier fou a fait l'objet d'un costume et d'une coiffure assez novatrice. Au niveau des personnages, on retrouve le lièvre de mars, la Reine Rouge et la Reine Blanche ainsi que le chat et la chenille, mais là encore peu de surprises.
L'élément vraiment nouveau, et qui cadre tout à fait avec la philosophie Disney, concerne l'apparition de véritables méchants (enfin, presque tous). On retrouve donc un monde manichéen aux limites très bien définies, où les monstres sont vraiment monstrueux et les gentils très gentils (la grâce des déplacements de la Reine Blanche en est le symptôme le plus flagrant). Le combat final, qui fait penser à celle de la Belle au Bois dormant entre le Prince et le dragon, est assez attendu.
Un ensemble peu surprenant, donc, mais le film reste un agréable divertissement. Les prestations de Johnny Deep et surtout d'Helena Bonham Carter en Reine Rouge hypertrophiée et hystérique valent le coup d'œil, même si ce film ne restera vraisemblablement pas dans la liste des grands films signés par Burton. L'imaginaire de Carroll a peut-être eu raison de celui du réalisateur californien...
Autre film de Tim Burton : Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street