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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 07:23

la-brindille.jpgBeaucoup d'enfants en ce moment au cinéma : les deux Guerres des boutons (qui ne m'attirent aucunement), le film tiré du roman d'Abécassis, Un heureux événement (qui ne m'attire pas non plus, bien qu'il y ait Pio Marmaï au casting) ou La guerre est déclarée. Ici, pas d'enfants à l'écran, mais un en devenir, que l'on aperçoit à travers sa mère, une jeune femme à la vie un peu instable, victime d'un déni de grossesse.

 

Sarah est une jeune femme qui a l'air heureuse, en particulier dans sa formation. Stagiaire, elle travaille dans un musée du sud de la France, où elle s'occupe de l'installation des oeuvres. Sa titularisation est en bonne voie, jusqu'à ce qu'elle fasse tomber une toile à cause d'un malaise. La cause de ce malaise : un sixième mois de grossesse, qu'elle ignorait. La conséquence : un tableau détruit, et un poste qui s'envole. Reste une jeune femme seule, sans père pour l'enfant à naître, sans ressources, qui souhaite à tout prix ne pas conserver l'enfant. Et comme elle est au sixième mois de grossesse, reste une seule solution : le confier à l'adoption.

 

Le destin de cette jeune fille, au départ insouciante, puis rapidement angoissée à l'idée de mettre au monde un enfant, est assez joliment présentée par Emmanuelle Millet dans son premier film. On y découvre le parcours de cette femme, qui s'adresse au planning familial avant d'être dirigé vers un centre pour futures mères en difficulté. Le plus difficile, ce sont les regards que portent les autres sur elle.  Elle est mince et les filles du centre ne croient pas qu'elle est enceinte. Un peu farouche, refusant les règles de vie collective, elle se situe en marge et s'attire les foudres de celles autour d'elle qui paraissent joyeuses mais cachent de grandes craintes pour l'avenir. Mais elle doit aussi affronter les remarques des infirmières, qui à mots couverts lui font comprendre que l'abandon d'un enfant n'est pas digne d'une future mère.

 

Sarah va trouver un moyen d'échapper au quotidien grâce à la préparation d'un concours, mais surtout grâce à la rencontre avec Thomas, élève doué, boursier, sympathique et séduisant. Leur histoire prend vite forme mais Sarah ne fait pas part à son ami des bouleversements et des questionnements qui la touche. Christa Théret incarne parfaitement cette jeune femme, passant de la joie à l'abattement, du questionnement à l'inquiétude. Elle forme avec Johan Libéreau un très joli couple qui rayonne au coeur de ce film qui taite d'un sujet complexe de manière subtile.

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 10:09

habemus-papam.jpgAprès s'être attaqué à Berlusconi dans Le Caïman, Nanni Moretti était attendu pour son nouvel opus au sein du Vatican. Si la charge est moins directe, Moretti arrive à instiller au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue une vraie réflexion politique sur le pouvoir. Un film très surprenant.

 

Surprenant, car il débute comme une grande farce, celle de l'élection du nouveau Pape. Tous les cardinaux  sont réunis dans la Chapelle Sixtine pour élire le nouveau représentant de Dieu sur Terre (dont on voit qu'il n'y a rien de divin là-dedans, mais uniquement des jeux de pouvoir et de compromis). Mais s'il y a des favoris, auncun ne semble très pressé d'assurer cette charge. C'est donc un inconnu, le cardinal Melville, homme de second ordre, qui est élu. Charge qu'il ne peut assumer, refusant de se présenter sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, poussant un cri mémorable au moment de se présenter au public. Les cardinaux ont donc recours à un psychanalyste pour tenter de remédier au problème de confiance du nouveau Pape, qui finit par s'enfuir du Vatican.

 

Sur ce point de départ, Moretti signe un film très subtil, très fin, sur la folie du pouvoir et sur le fait que certaines personnes ne sont pas préparées à occuper de telles fonctions. Le nouveau Pape est dépassé par les événements, et l'attente venant des fidèles, des cardinaux et des média est trop dure à supporter pour lui. Un discours totalement opposé à l'ambiance actuelle, où chacun est poussé à aller vers plus de responsabilités, plus de pouvoir, alors que tout le monde n'a pas forcément ses aspirations.

 

Outre le discours, Moretti réussit à exploiter l'espièglerie de Michel Piccoli, qui incarne le Pape refusant le pouvoir, mais aussi celle de son scénario. L'arrivée du psychanalyste au Vatican est ainsi très drôle. Les scènes de volley-ball où les cardinaux jouent les uns contre les autres sont un contrepoint comique à l'envie de fuite du Pape, logé dans un hôtel où il fait la rencontre d'un acteur totalement ravagé par le personnage de Tchekhov qu'il incarne sur scène. Le tout se termine par une très belle déclaration au balcon du Pape, qui clôt le film de manière très intelligente et fine.

 

Moretti signe un très bon film, qui arrive à mêler dérision et réflexion politique de façon très subtile. Un excellent moment de cinéma, intelligent et distrayant.

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 07:18

La-guerre-est-declaree.jpgA priori, j'avais envie de voir le dernier film de Valérie Donzelli. Il était précédé d'une très bonne critique à Cannes, et Valérie Donzelli est un actrice et réalisatrice intrigante. Pourtant, le battage médiatique qui a accompagné la sortie du film, avec chroniques dans JT, invitations dans presque toutes les émissions de radio, m'a un peu refroidi. Mais je suis passé au dessus de mes impressions pour me rendre dans la salle. Pour au final apprécier le film, mais certainement moins que si je l'avais abordé vierge, ou presque.

 

L'intrigue du film (mais je crois que tout le monde, ou presque, est au courant en France et si vous ne la connaissez pas, ne lisez pas la suite et allez voir le film), est tirée de l'histoire de Valérie Donzelli et de son compagnon de l'époque, Jérémie Elkaïm, qui reprend cette position pour le film. Ici, ils se nomment Roméo et Juliette, comme si leur histoire d'amour intense ne pouvait se terminer que dans le drame. Et le drame semble concerner Adam, leur fils, atteint d'un cancer à l'âge de deux ans. C'est donc l'histoire de ce couple et de cet enfant qui est ici racontée.

 

Le début du film, autour de la rencontre de Roméo et Juliette, puis de la naissance de l'enfant, est assez saisissante. On y voit le désarroi des parents, qui ne savent pas comment calmer cet enfant qui ne cesse de pleurer, et les demandes de conseil auprès des parents des uns et des autres. On découvre également le couple partagé entre la construction de la vie avec l'enfant et l'installation dans un nouveau logement qu'il faut grandement rafraîchir.

 

Puis c'est la maladie. D'abord la découverte avec la scène très forte chez la pédiatre. Puis l'annonce, à toute la famille, scène de course folle dans l'hôpital de la Timone et dans les rues de Paris. Puis le combat, long, contre la maladie, pour soutenir Adam qui change d'hôpital, et réaménager leur vie autour de leur fils.

 

C'est un film réussi, qui associe drame familial et rythme soutenu, avec une alternance de scènes tantôt drôles, tantôt pathétiques. Les deux acteurs principaux, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, sont très bons, prenant au fil du film une ampleur assez insoupçonnée au lancement du long métrage. Pas grand chose à reprocher au film en lui-même, mais j'y suis allé avec une forme de saturation qui a certainement nui à mon ressenti. Mais si vous n'avez pas vu ni lu grand chose à ce propos, c'est une oeuvre à découvrir. Et vous serez d'autant plus bouleversé si vous en savez le moins possible.

 

A noter l'hommage rendu à la fin du film à l'hôpital public et à  tous ses acteurs, hommage binevenu en ces temps où le service public semble n'être pour nos gouvernants qu'une manne financière à ouvrir à ceux qui veulent toujours en croquer plus.

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 20:02

Les-biens-aimes.jpg

Chez Christophe Honoré, j'aime beaucoup certains de ces films, comme Non, ma fille tu n'iras pas danser ou Les chansons d'amour. Mais je n'aime pas tout dans ses créations. Dans Paris m'avait ennuyé et le seul roman que j'ai lu de lui m'avait laissé perplexe. Pour ce qui est de son dernier film, l'impression est mitigée : de très bonnes choses, mais pas tout le temps.

 

Le très bon, c'est quand Christophe Honoré raconte l'histoire de Véra, jeune femme des années 90, amie d'un homme qui l'aime mais qu'elle ne considère que comme un ami, et amoureuse d'un musicien homosexuel. A travers la rencontre dans un club de Londres, ou lors de cette nuit d'hôtel, le 11 septembre 2001 à Montréal, Honoré montre qu'il sait filmer l'amour fou d'une femme, au comportement parfois insensé. Cette tension, cet équilibre souvent ténu est au coeur du film, et donne à Chiara Mastroianni un merveilleux rôle sous la caméra d'Honoré. A ses côtés, Louis Garrel, comme souvent très bon également chez Honoré, a un rôle sobre d'amoureux incompris et marque les esprits.

 

Il y a aussi des moments intéressants, mais pour lesquels il manque un peu de rythme. C'est le cas pour l'histoire de Madeleine, la mère de Vera (Catherine Deneuve). Partagée entre deux hommes, son mari (Michel Delpech) et son ancien mari tchèque (Milos Forman), elle n'arrive pas à choisir, et s'offre de multiples escapades entre l'un et l'autre, entre Reims et Paris. De très beaux moments, comme avec la venue de Louis Garrel à l'anniversaire de Vera, mais un petit manque de tension.

 

Et puis il y a les moins bons. Le début, en fait. L'histoire de la rencontre entre Madeleine (Ludivine Sagnier) et Jarolim, son amant tchèque. Du moins bon, car je n'ai pas cru en cette histoire. Manque de conviction des personnages, dont je n'ai pas ressenti le trouble amoureux, manque de crédibilité dans la recomposition de l'époque, où je n'ai vu que de la reconstitution un peu facile. C'est peut-être dû aux interprètes (je n'ai jamais été très convaincu par Ludivine Sagnier), mais aussi peut-être aux parties chantées, moins entraînantes, moins réjouissantes et moins en adéquation avec le film. Honoré et Beaupain, son compositeur, n'ont pas réussi à reproduire la force des Chansons d'amour, qui mêlaient un drame et des chansons entêtantes.

 

Au final, un film inégal, qui vaut pour de très beaux moments, mais au cours duquel un léger ennui est parfois venu s'immiscer.

 

Autres films de Christophe Honoré : La belle personne, Non, ma fille, tu n'iras pas danser

Livre de Christophe Honoré : Scarborough

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 19:45

l-art-de-seduire-copie-1.jpgAh là là ! Je pressentais que cette page resterait en jachère quelque temps, mais je n'imaginais pas que ce serait aussi long. Il faut dire que j'avais oublié à quel point un déménagement est chronophage. Mais tout commence à se mettre en place, petit à petit, et les billets vont faire leur réapparition, en cette fin d'été.

 

Mais je vais recommencer doucement avec un rapide billet sur un film qui ne  doit guère plus être à l'affiche, car sorti début août, L'art de séduire, de Guy Mazarguil. Film qui n'est certes pas un chef d'oeuvre mais qui a permis de passer un agréable moment dans la torpeur estivale de ce mois d'août pluvieux (oui, cette phrase est pleine de paradoxes, j'en conviens).

Film agréable donc, de par son sujet : la vie amoureuse compliquée d'un psychothérapeute, qui rêve de poissons et prend en photos des spécimens morts. Pour l'aider, il s'appuie sur un ancien patient, qui lui prodigue des conseils issus de sa propre expérience. Notre psy utilise ces divers stratagèmes sur une fille rencontrée par hasard à la terrasse d'un café, et sur une ancienne patiente dont il est depuis longtemps secrètement amoureux. Intrigue légère, filmée avec beaucoup de malice, d'ironie, et très plaisante.

 

L'autre point fort du film est la présence de deux très belles actrices, Julie Gayet et Valérie Donzelli qui portent à elle deux le film. Car elles écrasent, presque malgré elles, le psy Mathieu Demy qui ne démérite pourtant pas et tous les autres personnages. Une petite fantaisie cinématographique, fraîche, de saison.

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 09:00

melancholia.jpgIl est parfois difficile de faire abstraction des sorties d'un réalisateur en visionnant son film. Et celle de Lars van Trier, à Cannes, a tellement fait parler que son film a été exclu de la compétition, ne pouvant plus recevoir de prix global. Pourtant, que Melancholia aurait mérité mieux !!! La présence de Kirsten Dunst au palmarès permet d'afficher Melnacholia sans trop de polémiques, mais on se dit que c'est un prix de substitution.

 

Car Melancholia est un grand film. Un de ces films dont on sent qu'ils seront un classique en sortant du cinéma. Si je devais le comparer à l'autre grand film de Cannes, The tree of life de Mallick, je dirai que Lars van Trier à réussi un film tout aussi ambitieux et métaphysique que son collègue américain, mais qu'il a réussi à supprimer toutes les scories et surplus qui font de certains parties du film de Mallick un fatras pseudo-religieux indigeste.

 

Melancholia, c'est la confrontation d'un petit groupe d'individus avec la fin du monde. Melancholia, c'est l'analyse de la mélancolie (la dépression du XIXe) qui touche Justine, alors qu'elle a tout pour être heureuse : mariage, richesse... Melancholia, c'est une réflexion profonde et angoissante sur le sens de la vie : que signifie un plaisir, un au revoir, lorsqu'on sait que tout est voué à disparaître ?

 

En plus de ce fond qui irrigue le film de manière très intelligente, jamais didactique, Lars van Trier a eu l'excellente idée scénaristique de faire de son film un huis-clos : tout se passe dans une propriété dans laquelle on a du mal à entrer (première scène dans la chronologie du film déjà déroutante, drôle et angoissante) et qu'on ne quittera jamais, ni à cheval, ni en voiturette de golf. On reste avec Justine, sa soeur Claire, son mari et son fils, et tous les invités du mariage, premier acte du film, partent, parfois contre le gré des hôtes. La fin du monde, nihiliste, est donc vu par les seuls yeux de ce couple et de cette soeur dépressive.

 

Le film, organisé en trois tableaux, est très cohérent. Le premier, d'une beauté visuelle remarquable décrit des scènes de cauchemars de fin du monde, et ne laisse aucun doute sur l'issue du film. La deuxième, le mariage de Justine, fait irrémédiablement penser à Festen de Vintenberg. On y ressent la même angoisse sourde, les fêlures dans les dorures de ce qui devrait être un moment de bonheur. Puis, la troisième partie est la confrontation avec cette planète, qui calme Justine, fascine John, féru d'astronomie, et inquiète Claire. Un trio formidable (Kirsten Dunst, Kiefer « Jack Bauer » Sutherland, Charlotte Gainsbourg), qui donne toute son ampleur à cette dernière partie. De manière générale, l'ensemble du casting est très bon, et confirme la formidable direction d'acteur de Lars van Trier.

 

Et puis il y a cette dernière scène, dont le souffle ne pourra que vous retenir sur votre fauteuil. Pour faire court : allez-y !

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 22:25

harry-potter-7.2.jpgVoilà, je connais enfin la fin des aventures d'Harry Potter. Jusqu'à la vision du dernier film, j'ai réussi (sans faire non plus beaucoup d'effort) à ne pas découvrir ce qu'il advenait du combat entre Harry et Lord Voldemort. La conclusion cinématographique de l'aventure est d'ailleurs assez plaisante à voir.

 

On avait laissé Harry en posture assez scabreuse au milieu du tome 7. A la recherche des horcruxes qui contiennent l'âme de Voldemort, Harry, Ron et Hermione découvrent peu à peu quelles sont les nouvelles épreuves à surmonter pour vaincre Voldemort. Et ils ont intérêt à se presser, car la menace ne cesse de se faire plus pressante. Poudlard redevient une place forte pour Harry et ses amis, mais les combats entre les deux camps n'ont jamais été aussi intenses.

 

Outre le fait d'offrir une fin très cohérente à la série, ce septième épisode a pour avantage de clore de nombreuses intrigues annexes. En particulier, on sait enfin la vérité sur le comportement de Rogue, ses motivations. C'est l'un de personnages secondaires les plus troublants (incarné par le très bon Allan Rickman), et on découvre ici tout le trouble qui agite le personnage. 

 

Cet épisode est certainement le plus spectaculaire, avec notamment le grand combat autour de Poudlard, dans lequel les statues prennent vie. Le petit défaut que j'y trouve, c'est de faire d'Harry Potter le héros du film. Alors qu'auparavant, il était toujours accompagné de Ron et Hermione, ses deux camarades sont ici un peu écartés. Harry est au centre, et on perd un peu de vue le trio au profit du jeune homme à la cicatrice.

 

Au final, une série que j'ai pris beaucoup de plaisir à voir, en particulier les trois derniers épisodes. Et ce dernier ne fait pas fausse note dans l'ensemble. Reste à voir ce qui va advenir des carrières de Daniel Radcliff, Ruppert Grint et Emma Watson, les trois jeunes acteurs dont la carrière restera à jamais marquée par la série.

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 11:13

le-moine.jpgDominik Moll prend son temps pour réaliser : depuis Harry, un ami qui vous veut du bien, il n'y a eu que Lemming. Avec Le moine, il poursuit son exploration des limites entre réalité et fantasmes, mais si on peut repérer l'intention du réalisateur, le résultat est très mitigé.

 

L'histoire est celle d'un moine espagnol du XVIIe Siècle, Frère Ambrosio. Intallé dans un couvent de campagne, de nombreux citadins font le déplacement pour assister à ses prêches. Les jeunes filles sont sous le charme, et ses compagnons voient en lui une référence. Mais tout bascule pour Ambrosio lorsqu'il accueille dans le couvent un jeune homme au masque de cire.

 

Parler de ce film est assez difficile, car il mêle des scènes assez réussies à d'autres qui sont juste grotesques. Mais soyons indulgents, et regardons d'abord ce qui est réussi. Certaines scènes du rêve qui hante Ambrosio, avec ce grand désert et cette femme en rouge, sont assez intrigantes. De même, on ressent une vraie angoisse avec l'arrivée de l'homme au masque de cire. Enfin, il y a Catherine Mouchet, qui si elle est sous-employée, donne du tonus à l'ensemble.

 

Côté raté, il y a au premier plan l'insupportable musique d'Alberto Iglesias, qui surligne le moindre effet. Et comme Moll n'est pas non plus avare de surlignage (comme lorsqu'Ambrosio cède à la tentation), on a l'impression de lire un commentaire de l'oeuvre en même temps qu'on voit le film. Puis il y a des scènes totalement ratées, comme l'apparition d'un spectre au milieu d'un cimetière fait avec des effets spéciaux des années 70 ou la fin du film, expédiée.

 

Un film très inégal donc, qui ne mérite pas forcément le déplacement, et dans lequel Vincent Cassel se débat comme il peut, n'étant pas mauvais mais pas totalement convaincant dans sa fièvre christique et orthodoxe. Un peu à l'image du film.

 

L'avis de Pascale

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 09:45

my-little-princess.jpgVioletta, jeune fille d'une dizaine d'années, vit avec sa grand-mère. Sa mère, Hannah, qui rêve de devenir artiste, s'essaie à la photographie après un échec dans la peinture. Poussé par un ami dans cette activité, elle choisit de mettre en scène Violetta dans ses créations. Mais les poses suggestives et érotiques de la petite fille créent le scandale lorsque les photos sont exposées. Si Hanna ne voit son oeuvre qu'à travers la renommée qu'elle lui apporte, sa fille souhaite arrêter dejouer à la femme désirable. Les relations entre la mère et la fille prennent vite une tournure très conflictuelle.


Film troublant, presque dérangeant, My little princess questionne clairement la limite entre exhibition et travail artistique. Questionnement accentué par le fait qu'au centre du dispositif se trouve ici une enfant d'une dizaine d'années, qu'on voit évoluer successivement avec sa grand-mère et à l'école (cadres ordinaires pour une enfant de cet âge), puis dans l'atelier de sa mère, où elle devient une autre personne. Jamais Hannah n'imagine que ce qu'elle demande à sa fille peut la faire souffrir, malgré les demandes répêtées de sa fille d'arrêter de poser nue. Pour elle, le travail artistique lève toutes les limites, et sa fille devient un objet artistique qu'elle manipule comme on le ferait avec les fruits d'une nature morte.

 

Cette relation complexe mère-fille, dont les clés sont données en partie à la fin du film, est le deuxième point au centre de l'oeuvre (intimement lié au premier). La difficulté de ces relations fait écho à celle qu'a Hannah avec celle qu'elle appelle Mamie, et qui élève Violetta. Jamais elle n'occupera ce rôle de mère, hormis pour servir de modèle à sa fille lorsque cette dernière commence son travail de modèle.

 

Film réalisé par Eva Ionesco, il est tiré de sa propre histoire (ce que je n'ai su qu'en sortant du film). Fille de la photographe Irina Ionesco, elle a posé pour sa mère, notamment pour des photos de nue, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Ici, son personnage est tenue de manière assez forte, selon moi (mes accompagnateurs pour ce film n'étaient pas tous d'accord), par la jeune Anamaria Vartolomei, qui associe son aspect enfantin à l'artificialité qui lui vient de sa mère. Mère incarnée par Isabelle Huppert, qui je trouve réussit à associer son aspect fantasque à la folie du personnage (Souvent, la folie de ses personnages est assez austère, comme dans la Pianiste). Film qui aurait gagné à être un poil plus court, car la fin est un peu répétitive, mais que je trouve dans l'ensemble très intéressant sur les questions de l'art et de ses limites, et de l'interférence entre art et relation humaines.

 

PS : Blog en pause pour 15 jours !

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 22:35

ni-a-vendre-ni-a-louer.jpgAprès la bande-dessinée et un film sur les amours d'une personnage âgée (Les petits ruisseaux), Pascal Rabaté tente de concilier dessin et cinéma dans sa deuxième réalisation, Ni à vendre, ni à louer. Du cinéma, il y en a, indéniablement, et Rabaté est assez doué pour tenir une caméra. Pour ce qui est de la BD, le scénario lorgne vers les BD à l'ancienne, celles où une page = un gag (style Gaston Lagaffe ou Boule et Bill), tout en empruntant assez largement et clairement à Tati et Monsieur Hulot.

 

Car les personnages de Rabaté sont comme Hulot en vacances à la mer, du côté de Guérande. Mais si les lieux et les situations évoquent irrémédiablement la grande silhouette à la pipe, Rabaté s'en écarte en faisant intervenir plusieurs protagonistes. Pas d'intrigue principales, mais différents fils qui se tissent, se mêlent, se croisent et donnent finalement au fillm un côté décalé et léger tout à fait agréable.

 

L'une des réussites du film est la troupe d'acteurs qu'a réuni le réalisateur. Pour la plupart, ce sont des trognes, des visages qu'on repère vite au cinéma : Gustave de Kervern, Chantal Neuwirth, Vincent Martin, Dominique Pinon, François Damiens ou Charles Schneider. Des hommes de théâtre, pour beaucoup d'entre eux (François Morel, Jacques Gamblin, Dominique Pinon également). Et à côté du burlesque, une part de grâce, de douceur, incarnée par ce couple fortuit (Jacques Gamblin et Maria de Medeiros) à la poursuite d'un cerf-volant et d'une chaîne. Un peu de tristesse, aussi, avec Marie Kremer. Mais le tout est toujours balancé par le sourire, voire le rire avec cet homme masochiste menotté au lit. Un film plaisant, dépaysant, qui donne un bon avant-goût des vacances !

 

L'avis de Pascale

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