Ouh ! Cela doit faire un moment que je n'ai pas vu un dessin animé au cinéma ! Avec Chico et Rita, je me suis retrouvé plongé à Cuba et dans le New-York des années 50-60, mais également dans les grands films romantiques d'Hollywood de cette époque. Autant dire que le voyage a été plaisant.
Chico et Rita, c'est l'histoire d'une amour impossible. Chico est pianiste, le meilleur de Cuba, alors île de villégiature pour riches américains qui se croient tout permis. Mais il a du mal à percer, et son ami Ramon, persuadé de son talent, fait tout pour l'aide. Rita est chanteuse. Les deux jeunes gens se rencontrent dans un bal, et Chico est persuadé que Rita est la femme qu'il lui faut pour signer un grand morceau de musique. Ce qui est vrai. Mais les non-dits, l'appât du gain et l'exil sont des freins insurmontables pour les deux amants.
Quel plaisir de plonger dans le Cuba des années 40-50, au son des rythmes de rumba, de cha-cha-cha, puis de découvrir New-York et les plus grands jazzmen (Gillespie, Thelonious Monk). Forcément, on pense à Buena Vista Social Club, le film de Wim Wenders qui avait mis en lumière Compay Segundo, Ibrahim Ferrer ou Ruben Gonzales. On y retrouve les intérieurs cubains, les grosses voitures. Et la musique, de Bebo Valdès, qui donne tout son rythme au film, signé Fernando Trueba et Javier Mariscal.
Une vraie parenthèse musicale et fictionnelle dans un monde où il y a des traîtres, où les noirs sont rejettés, ne pouvant pas dormir dans les chambres des palaces dans lesquels ils se produisent. Broadway, Las Vegas et Hollywood sont des rêves pour eux, auxquels il est possible d'avoir accès, mais en étant constamment mis de côté. Une belle romance musicale, qui n'oublie les aspects politiques de l'époque.