En Picardie, les ouvrières d’une usine de textile découvrent que toutes les machines ont disparu du jour au lendemain, le patron avec elles. Avec leur prime de licenciement,
elles décident de payer un tueur professionnel pour liquider le patron-voyou. Mais le monde économique étant complexe, leur cible n’est pas celle qu’elles pensent. Et cela se complique lorsque le
tueur est loin d’être un professionnel.
Benoît Delepine et Gustave Kervern sont connus pour leur collaboration à l’équipe de Groland. Ils signent avec
ce film une œuvre qui reprend l’esprit de la présipauté, en mélangeant actualité sociale et humour noir et osé.
L’actualité sociale saute aux yeux dès le début du film. Des ouvrières, pour la plupart d’entre elles âgées, perdent du jour au lendemain leur emploi. L’une d’entre elles, Louise (Yolande
Moreau), taiseuse et solitaire, fait cette proposition saugrenue de descendre le patron. Proposition que toutes acceptent. Par la suite, on suit notre héroïne dans sa quête pour débaucher un
tueur, puis les équipées en Picardie, à Bruxelles et à Jersey pour descendre les divers patrons, qui changent à coups de rachats d’entreprise et autres subtilités économiques.
Mais le social fait vite place au burlesque, tout en restant en arrière plan. Ainsi, le moyen de subsistance de
Yolande Moreau est de tuer les pigeons à coups de tapettes à souris ! On découvre aussi les conditions sociales de ces ouvriers, dans des paysages souvent gris mais où la bonne humeur,
parfois feinte, est de mise.
Surtout, on retrouve l’humour qui fait la renommée de Groland. L’attaque du 11 septembre avec des maquettes en carton orchestrée par un ancien ingénieur métallurgiste qui défend la thèse du
complot (Benoit Poelvoorde) est tordante ! De même, notre tueur, Michel, (Bouli Lanners), pétochard au possible, utilise des moyens relativement amoraux pour descendre (ou
essayer de descendre !) les patrons visés. Il arrive même à tuer accidentellement une vache ! J’ai également beaucoup aimé la séquence où Yolande Moreau, dans un bar, se
gondole devant un dessin animé ! Louise et Michel ont également des secrets qu’ils ne
souhaitent pas dévoiler, mais je vous laisse découvrir cela sur l’écran.
Au final un film agréable, qui permet de dérouiller les zygomatiques, même si j'ai trouvé le rythme un peu
bancal. C’est tout de même jouissif de se permettre un tel humour et un tel scénario au cinéma. Et le lien avec la vraie Louise Michel est infime, mais il ne me parait illogique que ce film se
range sous les auspices de cette grande dame du XIXeme Siècle.
P.S : Veillez à ne pas quitter la salle trop tôt, vous pourriez vous interroger sur la présence d'Albert Dupontel au générique !