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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 18:00

http://images.allocine.fr/r_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/65/19/99/19134549.jpgTélérama a la bonne idée, outre d'écrire des articles sur les blogs littéraires et leurs célèbres amazones (vais-je devoir me faire couper un sein ?) d'organiser, au mois de janvier, un festival reprenant les meilleurs films selon la rédaction. Ce qui permet une séance de rattrapage pour les spectateurs distraits, occupés,.... Donc, cette année, comme tous les ans, passage par les salles obscures pour voir les films marquants manqués cette année. Le premier des trois fut Les herbes folles, dernier opus d'Alain Resnais.


Marguerite Muir est dentiste. Alors qu'elle vient de s'acheter des chaussures, elle se fait arracher son sac à main. Quelque temps après, Georges Palet retrouve, dans un parking de centre commercial, le portefeuille de Marguerite Muir. Intrigué, il hésite à rendre le portefeuille, car il veut à tout prix connaître celle qu'il n'a vue qu'en photo, sur sa carte d'identité ou son permis de voler. S'ensuit une poursuite à sens unique entre les deux personnages, Marguerite fuyant devant Georges, mais leurs destins seront inexorablement liés...


Ce qui est prodigieux et tout à fait étonnant avec Resnais, c'est l'inventivité dont il fait encore preuve, malgré son âge, malgré le nombre de films qu'il a déjà tournés et qui ont tous une originalité scénaristique indéniable. Avec Les herbes folles, j'ai eu l'impression de quitter le Resnais des années 90, celui de Smoking ou de On connaît la chanson, et de retrouver, par moment, celui qui, sur un scénario presque banal, introduit un mystère, un soupçon qui rend l'intrigue assez inqualifiable. Il ne joue pas sur le scénario et la déconstruction chronologique, comme pour Je t'aime, je t'aime ou Providence, car l'intrigue est linéaire. J'aurai plutôt tendance à dire qu'il lorgne du côté de L'année dernière à Marienbad.


Comme pour ce film, il donne aux personnages une épaisseur assez inqualifiable et insaisissable. Marguerite Muir (Sabine Azéma) est une femme seule, avec une vie professionnelle bien remplie, mais qui voit ses repères tomber devant l'insistance de Georges. De son côté, celui-ci est un mono-maniaque aux pulsions parfois inquiétantes, et aux relations familiales très conventionnelles (il ne veut pas que son beau-fils le tutoie). Le film parle de leur rencontre, mais celle-ci arrivera tardivement : on attend plus le face à face qu'on ne le voit. Et lorsqu'il a lieu, dans une rue après une séance de cinéma, les deux protagonistes sont à la fois heureux de se voir et redoutent ce qui va se passer.


Le film vaut également pour ses seconds rôles, en particulier ceux des flics joués par Mathieu Amalric et Michel Vuillermoz, à qui Resnais donne un accent du Sud à couper au couteau. A noter aussi les apparitions d'Annie Cordy ou Roger Pierre, pour un de ses derniers rôles. Moins envoûté que par L'année dernière à Marienbad, je garde néanmoins un bon souvenir de ce film, même si je pense me pencher sur L'incident, roman de Christian Gailly dont a été tiré le film, car la dernière scène m'a laissé perplexe...

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commentaires

L
<br /> Je préfère te prévenir, un copain a lu l'incident dans une démarche similaire à la tienne et il en est revenu bredouille ! Le film est visiblement calqué sur le livre... En ce qui me<br /> concerne,  la perplexité n'a en rien altéré mon plaisir : j'ai adoré ces herbes folles tiraillées entre désir et raison...<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> J'ai déjà eu un écho similaire, disant que le livre ne donne pas de réponse. Mais bon, comme j'ai bien aimé un autre livre de Gailly (Un soir au club), je me dis que cela vaut le coup d'être tenté<br /> !<br /> <br /> <br />