Les nuits blanches est un court roman à l’intrigue assez simple : un jeune homme, romantique et qui se définit comme un rêveur, rencontre par hasard dans les rues de Saint-Petersbourg une jeune femme seule. Ils passent la nuit à discuter et se reverront, lors d’autres nuits blanches. Mais alors que le jeune homme est amoureux depuis la première minute, la jeune femme tombe doucement amoureuse de cet inconnu car son amant, qu’elle attend, ne vient pas. Jusqu’à son retour, où elle tombe dans ses bras.
Ce petit opus de Doistoievski est un roman d’amour, pour la vie nocturne qui permet aux êtres de se dévoiler, mais aussi entre les deux personnages, qui se découvrent, échangent, se rapprochent
pour finalement se séparer. Le jeune homme, qui dans une longue description se présente comme un rêveur, un être qui voit le réel d’une manière particulière, est celui qui attire le plus de pitié
pour le lecteur. Seul, abandonné, presque malade, cette relation nocturne avec cette inconnue est pour lui un point d’accroche important. Elle, plus distante, attend désespérément celui qu’elle
aime et qui ne vient pas. Elle se berce d’illusions, et entraîne avec elle son interlocuteur, pris dans des fantasmes qu’elle brisera sans aucun scrupule.
Les nuits blanches sont donc l’occasion le lecteur de suivre ce couple provisoire, dont la relation ne survivra pas à l’irruption d’un tiers, qui n’a pas à beaucoup agir pour disloquer le duo. Petit roman de jeunesse de Dostoievski, il permet une entrée en douceur dans l’œuvre de l’auteur, avant de se plonger dans les sommes qui ont fait sa renommée.
A noter que ce roman a servi de base à James Gray pour son dernier film, Two lovers.
Les nuits blanches, de Fedor Dostoïevski
Traduit du russe par André Markowicz
Ed. Babel