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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 07:38

Un soir banal, Ben et Anna sont sur le point de s’endormir lorsqu’à la porte d’entrée se présente Andrew, un ami de Ben qu’il n’a pas vu depuis leur mariage. L’arrivée d’Andrew, et son séjour, perturbent l’organisation du couple : Ben se laisse entraîner par Andrew dans des soirées arrosées, et en vient à faire des paris osés. A l’occasion du Humpday, festival de pornographie amateur, il propose par défi à Andrew de participer en tournant un film à deux. Mais l’un comme l’autre, une fois dégrisés, réalisent que ce n’est pas vraiment une bonne idée, mais s’obligent à aller au bout…

 

Humpday est un petit film assez inattendu. Sur un tel scénario, et avec une telle affiche (qui ne rend pas hommage au film), on peut s’attendre au pire : graveleux, peu subtil, etc. Pourtant, dès les premières images et au vu de la photographie et de la lumière, on sent qu’on n’est pas tombé dans une énième comédie américaine de bas étage. En cela, la première scène est significative et très réussie : Ben et Anna s’apprêtent à faire l’amour, jusqu’au moment où, dans un éclair de lucidité, ils se rendent compte qu’ils sont fatigués et d’aucun des deux n’en a envie à ce moment-là. Et chacun se couche, de son coté. Le reste du film sera de cet acabit, et la réalisatrice, Lynn Shelton, réussit le tour de force de faire un film sexuellement sobre.

 

Le plus intéressant dans ce film, en dehors de l’opposition couple bien rangé / artiste dévergondé, et du secret autour du pari (avec une scène de révélation très réussie), est la réflexion sous-jacente sur les identités sexuelles, les limites entre hétéro et homo sexualités, avec les tabous que cela comporte. Ici, la réalisatrice choisit de montrer la fermeture des mâles face à ces nouvelles formes de sexualité. Pour Andrew ou Ben, un homme est un mâle, et reste au centre de l’acte sexuel. Ceci est clairement visible dans un scène où Andrew espère un trio sexuel avec deux femmes, mais il déchante lorsqu’elle lui explique qu’un gode est bien plus intéressant qu’un sexe masculin.

 

Cette réflexion sur la sexualité est pleinement traitée dans la tentative de film homosexuel de Ben et Andrew, film qu’ils se sont engagés à tourner mais dont ils veulent se débarrasser. La scène finale, à l’hôtel, met en valeur ces tabous qui les contraignent dans une vision très classique des relations sexuelles, et si la scène est un peu longue, le spectateur s’amuse de ces deux hommes qui ne savent pas comment s’y prendre.

 

Une surprise plutôt agréable, qui n’est pas hilarante comme le proclame l’affiche mais qui a le mérite de poser des questions assez rarement soulevées.

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commentaires

C
<br /> L'emission du Cercle ( de Beigbeder sur c+ cinéma) en a dit beaucoup de bien. Et comme tu le dis, le sujet est risqué et pouvait facilement tomber dans le graveleux...<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Oui, les risques étaient nombreux, mais la réalisatrice les surmonte aisèment. Une surprise agréable !<br /> <br /> <br />
L
<br /> L'affiche est supra nase, on est d'accord ! En revanche, j'ai passé un moment plus que sympa. Je me suis marrée, ça c'est sûr. La relation entre ces deux gars m'a touchée aussi je crois, leurs<br /> interrogations, la pudeur face aux sentiments aussi peut-être ? Je ne sais pas trop mais ça a vraiment bien fonctionné pour moi.<br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> Oui, nous sommes d'accord sur l'affiche. Je n'ai complètement accroché, mais le thème et son traitement m'ont nénamoins plu. Comme toi, j'ai du mal à dire ce qui marche vraiment dans le film, et<br /> quels en sont les défauts à retoucher...<br /> <br /> <br />