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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 07:48

Deuxième épisode de la séance de rattrapage organisée par Télérama !

http://images.allocine.fr/r_160_214/b_1_cfd7e1/medias/nmedia/18/66/51/71/19049970.jpgSan Francisco, lors des années hippies, n'est pas un havre de liberté pour tous. Les homosexuels sont en particulier visés par les descentes de polices, et ils ne se déplacent jamais sans un sifflet, pour battre le rappel au cas où. Le quartier du Castro devient le repaire de la communauté, et Harvey Milk, au fil de ses candidatures infructueuses aux élections, son porte-parole. Les combats sont rudes, mais la persévérance finit par payer, puisque Milk devient le premier élu homosexuel.


Gus Van Sant nous emmène, avec son dernier film, dans le quartier homosexuel de San Francisco, et nous montre toutes les humiliations que ces derniers ont dû subir : rejet de la part des voisins, violences souvent perpétrées par les forces de police. On vérifie également qu'être homosexuel ne dispense pas de pratiquer la prostitution, car il est parfois difficile pour de jeunes étudiants de boucler leurs fins de mois. En fait, les homosexuels ont une vie tout à fait similaire à celle des hétérosexuels, lorsqu'on les laisse en paix : ils s'aiment, ont des chagrins d'amour, certains sont dépressifs, et ils n'aiment pas trop ce qui est différent, en particulier les femmes, même lesbiennes. La scène où arrive la nouvelle directrice de campagne de Milk, lesbienne donc, est un moment fort du film, car on y découvre que les préjugés sont forts dans n'importe quelle communauté, même celles qui sont le plus opprimées.


Outre le portrait de Milk, insatiable optimiste qui croit dur comme fer à son combat et à la victoire finale, Van Sant signe un film politique. Politique dans le sens où il s'évertue à montrer que c'est la mobilisation collective, qui part parfois de quelques personnes, qui peut renverser les idées les plus rétrogrades. Ces idées sont ici incarnées par un sénateur et une ancienne star de la pub pour les oranges de Floride, qui veulent renvoyer tous les professeurs homosexuels, ainsi que ceux qui les côtoient. Film politique également car rien ne nous est caché des tractations avec l'adversaire : on échange le vote contre l'installation d'une centre de soins contre le soutien à une mesure en faveur des homosexuels, on assiste au baptême du petit dernier pour influencer les votes. Tractations qui n'iront pas à terme mais qui sont, en partie, cause de la fin de la vie d'Harvey Milk.


Sean Penn incarne avec maestria ce personnage, sans caricature, sans outrance. Il est totalement crédible, seul et perdu devant son magnéto ou haranguant les foules. Autour de lui, Emile Hirsch (vu dans Into the wild) ou James Franco (dans Spiderman) sont au diapason, et Josh Brolin est un parfait adversaire qui ne sait pas trop sur quel pied danser. Gus Van Sant parvient même à ne pas faire sentir qu'il intervient dans la mise en scène, alors qu'il est évident qu'il y a mis sa touche. On est loin des recherches esthétiques de Elephant ou de Paranoïd Park. Un très beau film donc, à la fois par son sujet et son traitement !

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commentaires

A
<br /> toujours pas vu, il faut que j'y remedie dare-dare !<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Très bon film, je te le recommande chaudement !<br /> <br /> <br />