Salomon, le roi du pantalon, aujourd'hui en retraite, n'aime pas vivre seul. Pour s'occuper, il a monté une assistance téléphonique pour les personnes en détresse. Pour l'aider, il s'entoure de trois taximen, dont Jean le narrateur, qui se partagent le même véhicule et qu'il emploie pour qu'ils rendent visite aux personnes en détresse. Il demande à l'un d'eux d'amener des fleurs à Cora Lamenaire, ancienne chanteuse réaliste en vogue qui a tout perdu après guerre pour avoir aimé un collabo. Cette femme est pour Salomon une déchirure qu'il tente de soigner, mais tous ses efforts ne lui permettront pas de dissiper toutes ses angoisses.
Je ne connaissais Romain Gary que par La vie devant soi, autre roman qu'il a signé de son pseudo Emile Ajar. A la lecture, j'ai ressenti un vrai lien entre les deux textes, avec notamment cette envie de dépeindre l'intrigue du point de vue d'un personnage, Jean, ayant un regard naïf sur ce qui se passe. Ici, notre narrateur profite de l'maitié du roi du pantalon pour se rapprocher de Cora, avec qui il aura une liaison, liaison qui rentre en conflit avec l'histoire qu'il vit avec Aline, une libraire. Gary/Ajar nous promène donc dans cette histoire avec des individus meurtris, en particulier Salomon et Cora, séparés par un événement qu'ils n'arrivent pas à surmonter.
Pourtant, je n'ai pas été vraiment captivé par cette histoire, que j'ai trouvée un peu facile, par moments douceureuse. Surtout, j'ai été gêné par l'écriture de Gary, que je trouve ici beaucoup plus forcée et moins naturelle que celle qu'il utilise dans La vie devant soi. Mais je remercie tout de même Yueyin pour ce maillon de la chaîne, car il m'a remis le pied à létrier de l'oeuvre d'Ajar. Et cela me donne envie de voir l'autre côté de l'auteur, soit Romain Gary.
L'angoisse du roi Salomon, d'Emile Ajar (Romain Gary)
Ed. Folio