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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 07:52

Il y a quelques jours, je vous ai parlé d’un film que j’ai beaucoup aimé, Un millier d’années de bonnes prières. Ce film fait partie d’un diptyque consacré à la jeunesse chinoise immigrée aux Etats-Unis. Après l’opus centré sur Yilan et la visite de son père, voici le second film, La princesse du Nebraska. Et le moins que l’on puisse c’est que l’ambiance du film et mon ressenti ne sont pas exactement identiques !

 

Une jeune femme, Sasha, débarque à San Francisco pour se faire avorter : elle est enceinte d’un chanteur chinois resté à Pékin. Arrivée à San Francisco, elle est accueillie par un homme, qui s’avérera être l’amant du père de son enfant. On suit Sasha dans sa visite de San Francisco, au rythme de rencontres impromptues qui l’emmèneront dans les quartiers les plus misérables de la ville.

 

Le sujet du film est très différent du premier. Même si le réalisateur y intègre quelques similitudes (les deux films débutent par exemple dans un aéroport), la douceur d’Un millier d’années de bonnes prières fait ici place à une rudesse, un bousculement permanent. Sasha est une jeune femme perdue, abandonnée dans une ville inconnue et qui ne même pas trop si elle veut garder l’enfant qu’elle porte. Ce sentiment de perte, d’abandon est visuellement rendu par l’utilisation de la caméra à l’épaule, qui tranche avec les plans posés de Yilan dans l'autre film du diptyque.

 

Mais j’ai eu du mal à suivre et surtout à m'intéresser à cette histoire. D’abord car je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroine. On la suit de loin en loin, entre soirées dans un karaoké pour prostitués à ses rencontres avec de supposées amies très superficielles. J’ai l’impression que Wayne Wang n’a jamais creusé la personnalité de son héroine, qu’il la laisse vivre sans interrogation sur sa nature profonde. Autant Un millier d’années de bonne prière est un film humain, autant celui-ci est froid. Seule la scène avec la gynécologue, à l’hopital, a réussi à me toucher ! On entend enfin Sasha expliquer pourquoi elle est dans cette situation et exposer ses doutes. C’est le seul moment d’humanité que j’ai trouvé à ce long-métrage qui a trop privilégié la forme sur le fond.

 

Néanmoins, c’est intéressant de voir comment on peut réagir de manière aussi différente à deux films d’un même réalisateur ! Du coup, pour son (ou ses prochains films), je ne saurai pas sur quel pied danser !

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