La femme du Blanc se nomme Beautiful. Dans les années 30, elle a épousé le colon chez qui travaillait son père. Cette union contre nature, pour l'époque, a beaucoup fait
parlé et a laissé une trace indélébile pour les habitants du village : Beautiful, la femme peul, la femme médecine, libre, indépendante, est une grande figure locale. Sa petite-fille,
Astaï, décide d'aller sur ses traces, munie d'une boîte en carton qui contient des fragments de la vie de sa grand-mère.
Astaï va ainsi questionner son entourage, notamment ceux qui ont connu sa grand-mère lorsqu'elle était encore en vie. Elle tente de reconstruire cette personnalité atypique à partir des morceaux qu'elle recueille. Elle décide même de faire un voyage en France pour aller sur les traces de son grand-mère, René, le colon. Car on ne sait pas grand chose de lui, hormis la légende prétendant que c'est un poilu de la Grande Guerre, légende qui restera entière.
Rapidement, le roman sort du cadre habituel du roman sur la recherche des origines pour devenir un récit de rencontres. La quête d'Astaï est pour elle l'occasion de faire la connaissance de femmes, souvent blessées et meurtries par la vie, qui vont lui permettre d'avoir un autre regard sur sa grand-mère. Car si les femmes rencontrées n'ont pour la majorité d'entre elles aucun lien avec Beautiful, elles donnent à Astaï une autre vision de la vie. Ces femmes sont des prostituées, des sans domicile, des femmes internées dans un maison d'accueil, des femmes battues.
Si le propos est globalement intéressant, j'ai eu beaucoup de difficulté à entrer dans ce roman et à me prendre d'empathie pour les histoires contées. J'ai été accroché au départ par la vie de Beautiful, qu'on perd rapidement de vue. Par la suite, j'ai eu énormément de mal à me repérer dans la construction du récit. La narratrice change régulièrement (presque à chaque chapitre, voire en cours de chapitre), donnant la parole à ces femmes qu'on découvre, mais qui sont restées pour moi des personnages superficiels.
Peut-être n'étais-je pas dans une période propice à la lecture d'un tel ouvrage, fractionné, où les histoires s'enchaînent sans lien direct ou clairement explicité. Je trouve néanmoins que tout cela manque de liant et je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à la lecture de cet ouvrage.
La femme du Blanc de Muriel Diallo
Ed. Vents d'ailleurs