A priori, j'avais envie de voir le dernier film de Valérie Donzelli. Il était précédé d'une très bonne critique à Cannes, et Valérie Donzelli
est un actrice et réalisatrice intrigante. Pourtant, le battage médiatique qui a accompagné la sortie du film, avec chroniques dans JT, invitations dans presque toutes les émissions de radio, m'a
un peu refroidi. Mais je suis passé au dessus de mes impressions pour me rendre dans la salle. Pour au final apprécier le film, mais certainement moins que si je l'avais abordé vierge, ou
presque.
L'intrigue du film (mais je crois que tout le monde, ou presque, est au courant en France et si vous ne la connaissez pas, ne lisez pas la suite et allez voir le film), est tirée de l'histoire de Valérie Donzelli et de son compagnon de l'époque, Jérémie Elkaïm, qui reprend cette position pour le film. Ici, ils se nomment Roméo et Juliette, comme si leur histoire d'amour intense ne pouvait se terminer que dans le drame. Et le drame semble concerner Adam, leur fils, atteint d'un cancer à l'âge de deux ans. C'est donc l'histoire de ce couple et de cet enfant qui est ici racontée.
Le début du film, autour de la rencontre de Roméo et Juliette, puis de la naissance de l'enfant, est assez saisissante. On y voit le désarroi des parents, qui ne savent pas comment calmer cet enfant qui ne cesse de pleurer, et les demandes de conseil auprès des parents des uns et des autres. On découvre également le couple partagé entre la construction de la vie avec l'enfant et l'installation dans un nouveau logement qu'il faut grandement rafraîchir.
Puis c'est la maladie. D'abord la découverte avec la scène très forte chez la pédiatre. Puis l'annonce, à toute la famille, scène de course folle dans l'hôpital de la Timone et dans les rues de Paris. Puis le combat, long, contre la maladie, pour soutenir Adam qui change d'hôpital, et réaménager leur vie autour de leur fils.
C'est un film réussi, qui associe drame familial et rythme soutenu, avec une alternance de scènes tantôt drôles, tantôt pathétiques. Les deux acteurs principaux, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, sont très bons, prenant au fil du film une ampleur assez insoupçonnée au lancement du long métrage. Pas grand chose à reprocher au film en lui-même, mais j'y suis allé avec une forme de saturation qui a certainement nui à mon ressenti. Mais si vous n'avez pas vu ni lu grand chose à ce propos, c'est une oeuvre à découvrir. Et vous serez d'autant plus bouleversé si vous en savez le moins possible.
A noter l'hommage rendu à la fin du film à l'hôpital public et à tous ses acteurs, hommage binevenu en ces temps où le
service public semble n'être pour nos gouvernants qu'une manne financière à ouvrir à ceux qui veulent toujours en croquer plus.