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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 08:06

viviane-elisabeth-fauville.jpgVoilà un ouvrage qui me laisse un peu dans l’expectative. J’en ai apprécié l’intrigue, j’y ai ressenti le travail stylistique, mais j’ai l’impression d’être passé en partie à côté de ce dernier. Un peu comme si j’avais lu ce roman mais que je n’en avais pas apprécié l’entière saveur.

 

Viviane Elisabeth Fauville est le nom de l’héroïne. C’est une femme déstabilisée par la rupture d’avec son mari, par cet enfant dont elle ne sait pas toujours quoi faire. Son trouble est tellement fort que dans un accès d’inconscience, elle tue son psychanalyste avec un couteau. Viviane a du mal à reconstituer le fil des événements qui l’ont amené à cet acte funeste et se renseigne dans les journaux sur la progression de l’enquête.

 

L’ouvrage est assez original dans sa construction, s’orientant parfois dans le roman noir sans y entrer pleinement (comme de nombreux romans publiés aux éditions du Minuit, notamment les premiers Robbe-Grillet). Viviane est en effet obligée de se rendre au commissariat pour les interrogatoires, elle reconstruit l’histoire de cet homme pris entre une femme qui a quitté le domicile conjugal et une jeune maîtresse. Mais finalement, cette intrigue policière n’a que peu d’importance, étant donné qu'on connaît le meurtrier. Sans faire grand chose ni preuve d’un grand machiavélisme, Viviane parvient toujours à se sortir des situations inconfortables dans lesquelles la met l’enquête.

 

Le cœur de l’ouvrage, c’est ce personnage féminin, parfois tourmenté, en même temps pragmatique, souvent peu soucieuse des enjeux de ses actes. Ainsi, pour pouvoir vaquer à ses occupations sans être gênée par l’enfant, elle n’hésite pas à l’endormir avec des médicaments. Mais ma lecture a certainement été influencée par les souvenirs d’une précédente, où une femme était elle aussi aux prises avec son psychanalyste et des troubles plus ou moins prononcés. Et j’ai un souvenir tellement fort de Sollicciano, d’Ingrid Thobois, qu’il a un peu pollué mon approche de cet ouvrage, beaucoup moins labyrinthique et tortueux.

 

Surtout, j’ai l’impression, quelques jours après avoir fini Viviane Elisabeth Fauville, qu’il faudrait le reprendre pour disséquer les choix stylistiques de l’auteur (en particulier de narration). Ils sont certainement très importants dans l’évolution de l’intrigue et du personnage, ont participé à mon plaisir de lecture (qui a été réel) mais je n’en prends conscience que tardivement. Un livre à reprendre et à déguster d’une autre façon, visiblement.

 

Viviane Elisabeth Fauville de Julia Deck

Ed. de Minuit

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commentaires

P
<br /> tu confirmes donc ? Je sens que je vais l'emprunter en biblio, ce bouquin !<br />
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Y
<br /> J'ai surtout été déçue par la fin qui dévoile tout d'un coup alors que le reste est plutôt subtilement construit.<br />
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