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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 17:35

Les problèmes d'immigration ne sont pas l'apanage des pays européens. L'Amérique est elle aussi concernée par ces questions, à laquelle les États-Unis répondent simplement par un mur construit à la frontière mexicaine. Mais l'entrée aux États-Unis est comme souvent précédée de voyages dangereux. C'est un de ces voyages qui nous suivons dans Sin nombre.


Au Honduras, Sayra s'apprête à faire le voyage vers les États-Unis en compagnie de son père et de son oncle. Le voyage n'est pas de tout repos, car sans papiers, il doivent échapper à la douane mexicaine. Pour traverser le Mexique, ils s'installent sur le toit d'un train qui voyage vers le nord. Malheureusement pour eux, des bandes mafieuses règnent sur le Mexique. Casper est membre de l'une d'entre elles, la Mara. Enrôlé jeune dans cette organisation, il commence à s'en détacher, et se rend compte de l'absurdité de cette organisation le jour où sa copine est tuée par le chef de la bande. Mais la déclaration de guerre arrivera juste après, quand Casper tue le chef, sur le point de violer Sayra (la migrante) qui poursuit son voyage. Casper, accompagné de Sayra, doit alors fuir le plus vite possible pour échapper aux tentacules de l'organisation mafieuse.


Le sujet est intéressant : montrer comment les habitants des États d'Amérique centrale arrivent à atteindre les États-Unis, et décrire les conditions de leur voyage. Il montre également comment la société mexicaine est infiltrée et tenue d'une poigne de fer par différents groupes mafieux.


Le premier point évoqué est celui que j'ai trouvé le plus intéressant. Les migrants se suspectent les uns les autres, la solidarité est très largement absente sur le toit de ce train. Surtout, la menace de la douane ou d'un racket par les mafieux est constamment présente, et les voyageurs sont toujours sur le qui-vive, évitant de dormir tous en même temps. On y voit également les passeurs, que ce soit entre le Honduras et le Mexique ou entre le Mexique et les États-Unis, qui font passer leurs clients sur des embarcations de fortune, faite de grosses chambres à air.


Sur la partie de la mafia, j'ai trouvé que certaines scènes étaient gratuitement violentes. S'il est difficile de passer sous silence le fait que l'allégeance à ces organisations est souvent due au risque de subir des violences physiques, le trait est un peu trop appuyé à mon goût, notamment lors des séances de tabassage collectif, préalables à l'entrée dans la Mara. En montrant que Casper n'est jamais en repos, le réalisateur (le jeune Cary Fukunaga, dont c'est le premier film) montre l'étendue de ces organisations capables de mobiliser des membres sur l'ensemble du territoire mexicain.


Mais ma plus grosse réticence est le scénario hollywoodien de ce film. Produit par un studio, on y sent son influence, avec ce voyage entre un jeune garçon en fuite et une jeune fille qui tente d'aller à l'étranger. La scène finale, également, est certes symboliquement forte, mais vraiment trop attendue et faite pour faire pleurer dans les chaumières.


Mais Sin nombre est tout de même un film intéressant, qui vaut le coup d'œil, rien que pour explorer ce monde largement passé sous silence dans nos contrées, où les problèmes d'immigration existent mais sont légèrement différents. (Pour les aspects européens du sujet, voir Welcome ou Nulle part terre promise)


L'avis de Pascale

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