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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 08:42

quelques-heures-de-printemps.jpgDans son nouveau film, Stéphane Brizé aborde un sujet d'actualité, source de débats continuels : la mort volontaire ou suicide assisté. Il le fait dans ce très beau film, sans discours démagogique mais avec une grande douceur et tendresse et avec l'aide de trois merveilleux acteurs, Vincent Lindon, Olivier Perrier et surtout Hélène Vincent, magnifique, formidable, poignante.


L'histoire est à la fois celle d'une famille qui se détruit, et celle d'une vie qui touche à sa fin. Après un séjour en prison, Alain revient vivre chez sa mère Yvette et trouve des petits boulots. Les relations avec sa mère sont des plus complexes : il ne supporte pas sa maniaquerie, son envie forcénée de propreté et qu'elle le renvoie constamment à son statut d'enfant. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'elle est malade et qu'elle redoute le moment où l'avancée de la maladie sera irréversible.

 

Ce qui est formidable dans le film de Stéphane Brizé, c'est la description réaliste et convaincante de la vie de ces personnes âgées. Isolées, elles ne voient plus forcément beaucoup de monde et se concentrent sur le quotidien. La télé devient du coup un compagnon presque continuel. Pour Yvette, son seul soutien régulier est celui du voisin, pour qui elle fait des compotes. Les scènes où Hélène Vincent et Olivier Perrier se rencontrent sont bouleversantes car le réalisateur rend en quelques plans, quelques dialogues, la solitude et l'amitié. Les scènes autour du puzzle sont notamment très bien rendues. Ce sont surtout les silences qui sont éloquents, présents également lorsque Vincent Lindon rend visite à son voisin.

 

L'autre point très fort du film tourne autour de la maladie d'Yvette. Elle s'est jurée de ne pas souffrir et fait donc tout, contre l'avis de son médecin, pour abréger ses souffrances. Elle se rapproche d'une association suisse qui vient en aide aux personnes souhaitant bénéficier d'une assistance pour mourir. Ce qui est troublant, c'est qu'Hélène Vincent, si elle a quelques vertiges, est une personne relativement en forme, amère mais qui tente de faire face. Sauf qu'elle refuse la douleur et la déchéance.

 

Quelques heures de printemps n'est pas un film à thèse, mais la description d'une situation particulière. C'est une pierre au débat fréquent sur l'euthanasie ou le suicide assisté. Un film fort et magnifique, avec, au sommet de son art, Hélène Vincent.

 

Autre film de Stéphane Brisé : Mademoiselle Chambon

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