Dernier retour sur le prix Biblioblog 2010, avec le roman très riche d'Estelle Nollet, qui plonge le lecteur dans un univers sombre, dans lequel l'alcool
permet de faire oublier l'enfermement des habitants de cet étrange village. Une bien belle lecture, pour ma part, même s'il n'a pas convaincu tous mes
camarades !
Voilà un ouvrage ma foi bien étonnant (mais Laurence nous avait prévenus). Un postulat intrigant, avec cet enfermement dans une cité désolée, une enquête menée par un des membres dont on sent qu'il n'est pas le gendre idéal, une folie collective qui trouve sa source dans la boisson et la claustration. Bref, Estelle Nollet met en place tous les ingrédients d'un roman efficace et prenant. S'ajoute à cela le mystère du titre, et on sent qu'on plonge dans un univers insolite. Alors, pourquoi n'est-ce finalement pas mon titre préféré de cette année (de peu, je dois bien l'avouer) ? À cause de la fin de l'intrigue, qui m'a laissé sur ma faim. Autant la fuite et l'opposition des deux camps est un élément qui donne un coup de fouet bienvenu à l'intrigue, autant l'issue finale est un poil décevante. Trop propre, trop jolie par rapport à tout ce qui a été raconté auparavant. Mais hormis cette petite retenue, On ne boit pas les rats-kangourous est un fichtrement bon roman.
Et pour terminer ce dernier billet, un lien vers les impressions des jurés sur le dernier ouvrage de la sélection, L'héritier de Sayouba Traoré.
Voilà donc une nouvelle belle édition de ce prix, et je suis comme toujours ravi d'en avoir fait partie !
On ne boit pas les rats-kangourous, d'Estelle Nollet
Ed. Albin Michel