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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 07:17

Manhattan[Billet déjà paru sur Biblioblog] Elle a décidé de partir. De tout plaquer pour faire le point avant qu'il ne soit trop tard. Elle, c'est la narratrice de Manhattan, qui rédige une dernière lettre, dans laquelle elle décide de révéler ce qu'elle a tu jusque là.


Une tache est apparue sur son bras. Elle ressemble à une carte de Manhattan, et est inquiétante. Lorsque le verdict tombe, il est terrible : quatre taches blanches dans le cerveau la condamnent à moyen terme. Elle prend alors toutes ses affaires, et sans prévenir personne, elle part en emmenant son chien. D'hôtels en aéroport qu'elle quitte après avoir renoncé à partir définitivement pour le bout du monde, elle cherche un endroit où elle pourra s'expliquer. Elle trouve finalement un logement où elle prend sur elle de raconter à sa mère ce qu'elle n'a jamais eu le courage de lui dire.


Pour conserver aux lecteurs la surprise, je ne dévoilerai pas ce que la narratrice avoue enfin à sa mère. Ce qui m'amène à devoir un peu jongler pour parler de ce roman. Tout d'abord, la première impression est que ce texte est dur : immédiatement, le lecteur apprend la maladie de l'héroïne, et la suivra dans son choix extrême de partir sans en comprendre toutes les raisons. Mais peu à peu, la maladie passe au second plan. D'abord, c'est la solitude du personnage qui est flagrante. Embarrassée par son chien, seul élément qu'elle conserve de son passé, elle finit par le laisser à l'aéroport pour pouvoir au mieux faire ce travail d'introspection. 


Puis le texte prend un nouveau virage, avec l'adresse personnelle à la mère et l'évocation de ce secret, qui ne sort que maintenant qu'elle sait qu'elle n'aura plus longtemps à le garder. Alors, l'interrogation sur le lien entre ce secret et cette maladie est inévitable. Le fait d'avoir vécu dans un mensonge permanent, en incarnant la figure voulue par tous mais qui n'était pas la sienne, est-il une des causes de la maladie qui s'est déclarée ? On n'en saura pas plus, mais le parallèle entre les deux parties du texte, maladie et révélation du secret, ne permet pas d'évacuer un éventuel lien de cause à effet.


Dans ce court texte, Anne Révah parvient à donner une consistance à son héroïne, qui prend au fur et à mesure de le lecture la dimension d'un personnage de fiction. En sortant de le lecture, ma première impression était mitigée, mais en y repensant, ce texte mérite qu'on s'y attarde. Et ce d'autant plus que l'écriture est froide, presque clinique, mais agréable.

L'avis de Leiloona (qui a apprécié), d'Amanda (qui elle n'a pas aimé, mais qui donne plein de liens)

 

Manhattan, d'Anne Révah

Ed. Arléa

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commentaires

T
<br /> tres emouvent et enthoutiasme sa vous resenble <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Je ne comprends pas tout à ce message, Tristounette !<br /> <br /> <br />
K
<br /> aucun rapport avec le billet et bien en retard en plus... mais je vous souhaite de joyeuses fêtes!!!  Enfin, une joyeuse fin des fêtes!!!<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Merci beaucoup pour ces souhaits, Karine ! Nous les retournons outre-atlantique avec grand plaisir !!!<br /> <br /> <br />
F
<br /> C'est vraiment trés émouvant ! <br />  j'en ai la larme à l'oeil!<br />  Je le recommande!<br /> <br /> <br />
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