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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 19:07

les-grandes-blondes.jpgRetrouver Jean Echenoz est un vrai plaisir. J'avais beaucoup aimé Je m'en vais, faux polar passionnant avec une histoire de vol de tableau et une scène mémorable dans une camionnette friigorifique. Plus tard, j'ai lu Ravel, vision romancée  du compositeur. J'en étais resté là. Je reprends donc avec un ouvrage assez ancien, paru en 1995. Mais le bonheur de lecture est toujours présent.

 

Ce qui est agréable avec Echenoz, c'est qu'il arrive ici, avec un histoire somme toute très rocambolesque, à garder l'attention du lecteur grâce à son style. Il faut dire qu'on est pris à parti dès le début du roman, avec une phrase qui donne le ton :

"Vous êtes Paul Salvador et vous cherchez quelqu'un"

 

Ce tutoiement ne sera pas constant dans le roman, placé sous le signe d'un narrateur omniscient qui s'amuse à émettre des hypothèses, à parfois revenir en arrière pour modifier le sens de l'intrigue. Cette narration flottante, qui me fait inévitablement penser à celle de François Vallejo, est un grand plus du roman.

 

Mais venons-en un peu à l'intrigue. L'histoire est donc celle de Paul Salvador, producteur d'émissions de télé. Son prochain projet est un documentaire consacré aux blondes, de toutes sortes. Pour étayer son sujet, il essaie de reprendre contact avec une blonde disparue, Gloire Abgrall. Du temps de sa splendeur, cette blonde qui a défrayé la chronique judiciaire était une chanteuse de variété. Quelques tubes et puis s'en va. Un retrait du monde volontaire, pour essayer de couper avec ceux qui l'ont jugé, regardé de travers. Quand Salvador met sur ses traces un détectiive privé pour la retrouver, Gloire va tout faire pour rester cachée

 

L'intrigue, qui peut paraitre au premier abord assez logique, est totalement folle. On voyage beaucoup, en Bretagne, Normandie, Australie, Inde. On rencontre des personnages étranges, comme un millionaire indien qui fait du trafic par l'intermédiaire de chevaux. Certains personnages font des plongeons involontaires de hauteurs telles que la mort est assurément au bout. Et puis, il y a le personnage de Béliard, l'homoncule comme il est appelé. Petit être, il vit  sur l'épaule de Gloire et ne se manifeste que l'orsqu'elle est seule. A moitié âme soeur et guide spirituel, il a une influence non négligeable sur la vie de la narratrice.logo-2012 d'Ys 

 

Si l'ensemble est au final assez décousu, avec une fin tellement positive que c'en   est drôle, Jean Echenoz gagne son pari grâce à son écriture. Il confirme donc tout le bien que je pensais déjà de lui, et m'incite donc à me plonger dans ses ouvrages plus récents.

 

Livre lu dans le cadre du 12 d'Ys (on est le 21, mais ça marche aussi !) 

 

Les grandes blondes de Jean Echenoz

Ed. de Minuit

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commentaires

W
This is a very memorable scene indeed. The scene in a friigorifique van is mentioned in the article. this is the romantic vision of the man who wrote this book. This tells us more on the ravel.
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L
<br /> J'ai également beaucoup aimé l'écriture de Jean Echenoz (la critique sur mon blog), mais j'ai préféré Je m'en vais ! L'histoire m'a semblé plus captivante, mieux ficelée, et le<br /> personnage principal fouillé et plus drôle ;)<br />
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