Avant de
partir en vacances, début juillet, j'ai assisté à une des dernières représentations du spectacle de Guillaume Gallienne, loué partout et en particulier ici (je remercie d'ailleurs l'auteur de ce billet, qui m'a incité à prendre les places). Et je comprends tous les éloges qui entourent ce
spectacle, car c'est vraiment un très bonne production.
Guillaume Gallienne revient, en solo et pendant 1h30, sur certains événements marquants de sa vie, qui on fait de lui l'homme et l'acteur qu'il est devenu. Au centre de cette introspection publique se trouve la figure de sa mère, qui n'a pas considéré Guillaume au même titre que ses autres fils, en lui attribuant toutes les caractéristiques d'une petite fille. Ce qui a créé chez Guillaume une attirance involontaire vers tout ce qui est féminin : jouer à Sissi dans sa chambre est un de ses moments favoris, et le sport viril n'est pas pour lui. Longtemps, on a d'ailleurs considéré, malgré lui, qu'il était homosexuel. Par la suite, on découvre les péripéties de Guillaume dans une pension anglaise, chez les psychologues au début de son service militaire, à Munich lors d'un séjour en balnéo ou lors de ses expériences homosexuelles peu concluantes.
L'aspect marquant du spectacle est la distance qu'a réussi à prendre Guillaume Gallienne avec ces événements traumatisants. Il a fait le choix de les porter sur scène, ce qui est un premier pas, et le choix encore plus fort d'en rire, et on rit avec lui dans ce spectacle. Enormément. Avec un décor très simple, et quelques accessoires (dont un lit, qui est au coeur de la pièce), il réussit à mettre en place un univers et des paysages dans lesquels le spectateur plonge sans hésitation. Guillaume Gallienne confirme tous son talent d'acteur, admirablement mis en scène par Claude Mathieu. Si les portes du théâtre lui sont déjà grandes ouvertes, ainsi que celles de la télévision et de la radio, il lui reste à trouver des rôles intéressants au cinéma, pour devenir une figure importante.
Je crois que je n'avais pas autant ri à un spectacle depuis longtemps (je crois que cela date de Non solum, spectacle en solo de Sergi Lopez), et je vous recommande chaudement cette pièce si elle est reprise. Car d'un passé douloureux, l'acteur ne fait pas un spectacle austère sur un enfermement dans un rôle d'homosexuel qu'il n'est pas, mais une envolée comique de haute volée, non dénuée d'émotion.