Le métro parisien est l'un des endroits où l'on rencontre le plus de lecteurs. Il est vrai que se plonger dans un livre est un bon
moyen de passer le temps subi des transports. Pourtant, il est parfois intéressant de jeter un œil autour de soi, pour saisir les originalités des autres voyageurs ou des situations inattendues.
C'est ce qu'a fait Bertrand Guillot et qui lui a permis de rédiger ces chroniques de métro.
Bertrand Guillot prend la main du lecteur et l'emmène dans les couloirs et les rames du métro parisien. Il lui présente les personnes qu'il a rencontrées et dont il fait le portrait : des musiciens ou des personnes en détresse qui tentent de récupérer quelques pièces de monnaie, des femmes sur qui ils se retournent,... Parfois, il assiste à une scène violente, gratuite, qui détonne dans le milieu souvent anonyme et solitaire du métro.
C'est d'ailleurs contre cette solitude et cet isolement que combat l'auteur. Comme l'indique le titre, pour lui, le métro est l'endroit parfait pour faire des rencontres et pour découvrir des habitudes souvent inconnues. Ainsi, beaucoup de ses trajets se terminent au bout de la ligne 4, du côté de la Porte de Clignancourt et du XVIIIe arrondissement. Il y côtoient des jeunes qui tentent de faire les poches des voyageurs, des familles qui rentrent chez elles. C'est une vision très multiculturelle de la société qui fréquente le métro.
L'autre moyen de découvrir le monde par le métro est de côtoyer les touristes. C'est l'occasion de se rendre compte de la vision qu'ont les étrangers de la France. Un extrait d'un guide touristique anglais est d'ailleurs là pour indiquer que "Pardon" est le mot le plus important dans ce petit monde. Bertand Guillot profite également de quelques chroniques pour remercier certains chauffeurs qui font preuve de bonne humeur ou d'épingler les messages accusateurs sur les retards ou la publicité omniprésente.
Pour un habitué des transports en commun parisien, ce recueil de chroniques est un bon moyen de replonger dans ce monde très particulier. Car, en France, aucun système de transport en commun urbain n'a la dimension et la spécificité du métro parisien. Quatorze lignes, de multiples changements possible et un monde fou, avec qui on est parfois très proche, d'autres fois plus éloignés. Ce n'est pas forcément d'une très grande originalité, c'est parfois une vision très masculine (il y a un très grand nombre de portraits féminins) mais c'est une lecture très divertissante et agréable.
Le métro est un sport collectif de Bertrand Guillot
Ed. rue Fromentin