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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 16:36

la-vie-est-un-reve.jpgLa vie est un rêve est certainement la pièce la plus connue du répertoire espagnol du Siècle d'Or, cette période du début du XVIIe qui marque l'essor de la vie culturelle et le début du déclin économique et conquérant du royaume. Pourtant, je n'avais jamais eu l'occasion ni de la lire ni de la voir sur scène. C'est maintenant chose faite avec cette très belle mise en scène de Jacques Vincey.

 

Pourtant, les premières vingt minutes m'ont fait assez peur. L'impression de ne pas bien entendre les acteurs, d'assister à une succession de longs monologues sans échanges entre les personnages m'a fait craindre le pire. Mais passé le premier acte d'exposition, la pièce prend tout son sens et les acteurs, tous très convaincants, ont réussi à donner vie et chair aux personnages et à rendre haletante l'intrigue qui se jouait sur scène.

 

L'histoire, rapidement résumée, est celle de Sigismond. Héritier d'un royaume de Pologne fantasmé (qui fait forcément penser à celui d'Ubu et dont Jarry s'est peut-être inspiré), il est enfermé dans une tour à la demande de son père, le Roi. Ce dernier a lu les astres qui ont prédi un caractère barbare à son fils. D'où l'enfermement, par mesure de précaution. Mais avant de mourir, il décide de donner une chance à son fils, qui ne supporte pas la vie de cour et le mensonge de son père. S'ensuit une lutte politique mettant en scène tous les protagonistes.

 

Comme je l'ai déjà dit, la pièce doit beaucoup aux acteurs sur scène, qui incarnent tous avec une belle énergie leurs personnages. Le plus marquant est certainement, Antoine Kahan, qui joue un Sigismond qui sort de la poussière de son cachot pour atteindre les sommets du pouvoir. A ses côtés, Philippe Morier-Genoud joue un roi altier, dépassé par des événements dont il ne prend pas l'ampleur et Estelle Meyer une dame de compagnie marquée par un lourd secret. Puis il y a le personnage atypique de Clairon (Philippe Vieux), sorte de bouffon qui apporte une touche de burlesque et de comique tout à fait bienvenu. Il faut d'ailleurs rendre hommage à l'acteur et au metteur en scène d'avoir réussi à intégrer de façon aussi naturelle ce personnage étrange.

 

Outre les acteurs, l'ensemble du travail de mise en scène est à souligner. Que ce soit pour le décor, grande boîte dont les murs tombent un à un au fil de l'intrigue, pour la création musicale qui accompagne toute la pièce, pour les costumes, mélange de classique et de moderne, ou pour les lumières, très réussies. L'ensemble de tous ces bons éléments donne un très beau spectacle, qui je vous incite vivement à découvrir !

 

Spectacle à Lille jusqu'au en tournée en décembre, puis en tournée à Marseille, Malakoff (au beau théâtre 71 en janvier 2013), Nantes, Meylan, Le Perreux, Draguignan, Mulhouse.

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commentaires

P
<br /> Je suis d'accord sur la mise en scène, sur les costumes et les décors mais l'hystérie des personnages féminins, la forme de récitation des textes sans émotion (en particulier chez Morier Genoud)<br /> et un texte complètement inégal (avec des sublimes moment slyriques et d'autres plus contemporains voire vulgaires -dans le sens propre du terme) m'ont fortement dérangée et m'ont incitée à une<br /> certaine distance. Bref je suis moins emballée que toi.<br />
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Y
<br /> <br /> Je n'ai pas ressenti cette hystérie pour les femmes, j'ai notamment trouvé que la fille du roi était très sobre, ni la récitation du texte (le roi est un personnage hératique, et il me semble<br /> dire son texte comme on l'attend d'un roi). De même, ce mélange des genres m'a beaucoup plu. Mais la discussion est toujours la bienvenue ;-)<br /> <br /> <br /> <br />