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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 10:00

la-pecora-nera.jpgAvant d'être un film, la pecora nera a été une pièce de théâtre et un roman. L'ensemble a été écrit et adapté par Ascanio Celestini, dans ses différentes versions. Ici, il est à la fois derrière et devant la caméra pour raconter l'histoire de Nicola et le chemin qui l'a amené à être interné dans un asile.

 

C'est peu de dire que l'oeuvre est de prime abord déroutante, en raison du point de vue adopté. Une voix off nous guide, celle de Nicola, qui raconte l'histoire au sein de l'internat, le fonctionnement rigide imposé par les religieuses. Pourtant, il est complexe de voir qui parle, car la caméra n'est pas subjective, et donne à voir différents protagonistes. Et quand l'histoire fait des incursions dans le passé de Nicola, le lien entre l'enfant et l'adulte est sensible mais pas évident de suite.

 

L'histoire de Nicola prend peu à peu de l'ampleur, et c'est notamment hors de l'asile que le récit devient le plus intéressant. Les passages sur l'enfance, ces nuits passées dehors alors que ses frères aînés s'amusent avec une fille, et ses jeux avec ses camarades de l'époque sont assez bien rendus. De même, la quête éperdue de Marinella, son amour d'enfance retrouvée par hasard dans un supermarché donne une dimension romantique tout à fait bienvenue, et qui permet un éclairage autre sur la personnalité de Nicola.

 

Le défaut que je trouve finalement au film, c'est de noyer sous une composition un peu trop sophistiquée la volonté de dénoncer les traitements infligés dans les asiles. Du coup, le fait que les méthodes d'ondes électriques ont détruit Nicola ne ressort que peu, alors que c'est un des points abordés apr l'auteur dans sa note d'intention.. Les passages dans l'asile souffrent malheureusement de la volonté permanente de poésie. Mais le film mériterait une deuxième vision, pour le voir à l'aune de la révélation finale, qui apporte un éclairage neuf sur l'ensemble (et qui serait susceptible de modifier cet avis mitigé). Pour autant, je vous conseille de voir cette oeuvre originale et de vous faire votre propre avis, car elle sort des sentiers battus.

 

Un sincère remerciement à Emilie Bramly, qui m'a permis de voir de voir ce film, et même d'assister à une séance de rattrapage (car j'ai parfois du mal à lire les adresses) !

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commentaires

L
<br /> <br /> Je n'ai pas vu le film, mais j'ai lu l'été dernier le court roman dont il est tiré. La question du double est là aussi révélé qu'à la fin, mais peut-être - avantage de la littérature - cela ne<br /> pose aucun problème, bien au contraire.... Et la langue d'Asciano Celestini est un vrai régal.<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Je pense que l'écriture sied meiux à cette oeuvre que la version filmée. Je serai curieux maintenant de lire ce petit roman ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Bonjour Yohan, je te rejoins entièrement dans ce que tu écris. J'ai eu le même problème que toi et je pense qu'il faudrait que je revois le film après avoir lu la note d'intention et avoir<br /> assisté au débat qui a suivi la projection et qui était très intéressant. Par exemple, je n'avais pas compris que l'homme qui accompagne partout Nicola adulte est son double. Et moi aussi, j'ai<br /> été invitée par Emilie Bramly (le 4 avril). Bonne journée<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> La question de doublure m'a longtemps questionné, avant que je ne la résolve, mais à la toute fin du film. J'ai l'impression que le film n'est pas mauvais, mais qu'Ascanio Celestino passe un peu<br /> à côté de ce qu'il a voulu montré.<br /> <br /> <br /> <br />