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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 15:16

http://spectacles.premiere.fr/var/premiere/storage/images/theatre/salle-de-spectacle/spectacle/une-maison-de-poupee/25569161-12-fre-FR/Une-Maison-De-Poupee_theatre_fiche_spectacle_une.jpgNora, femme-enfant, est joyeuse et insouciante : elle vit avec ses trois enfants dont la bonne s'occupe et Helmer, son mari, est sur le point de devenir directeur de banque. C'est donc la fin des problèmes financiers. Mais la vie de Nora bascule en quelques instants : en voulant aider Kristin, une ancienne camarade qui cherche un emploi, elle s'attire les foudres de Krogstad. Ce dernier lui a prêté de l'argent pour que Nora puisse payer un voyage à son mari, nécessaire vu son état de santé. Mais Helmer est opposé à toute forme d'emprunt. Nora doit donc tout faire pour garder ce secret inviolé, alors que Krogstad se fait de plus en plus menaçant. Mais le piège, peu à peu se referme sur la jeune femme...


Je ne connaissais pas l'intrigue de cette pièce de Ibsen. Ce qui m'a frappé, c'est la modernité des thèmes pour une pièce écrite en 1879. Nora, femme au foyer qui vit sous la coupe de son mari qui a réussi, est la poupée du titre. Insouciante, presque naïve, elle a l'impression d'avoir fait de grandes choses, d'avoir assumer de grandes responsabilités en contractant cet emprunt contre l'avis de Helmer. Mais lorsque la réalité la rattrape, elle est incapable d'y faire face. Peu à peu, elle tombe dans l'abattement, elle ne réagit pas face à l'adversité, et ce sont les personnages secondaires, comme Kristin ou le Docteur Rank qui pourront l'aider. Mais la résolution de l'intrigue avec l'envol de Nora, loin des habituels dénouements des pièces romantiques, laisse une lueur d'espoir, l'idée qu'un futur est possible et à construire.


Nora (Chloé Réjon) est le personnage central de la pièce, et elle affronte son mari, personnage machiste qui considère sa femme comme une petite chose fragile. Les surnoms qu'il lui donne, souvent animaliers, montrent bien le mépris qu'il a pour sa femme. J'ai également beaucoup aimé le personnage du docteur Rank (Philippe Girard, impressionnant), homme pessimiste, voyant constamment la fin de sa vie mais qui cache ce désarroi derrière une ironie de façade. Son physique particulier, son accoutrement pour la soirée déguisée, servent parfaitement cet étrange personnage, constamment menaçant.


La mise en scène de Stéphane Braunschweig n'est pas flamboyante, mais honnête. Certaines scènes, comme celle de la répétition de la tarentelle, ou le duel final entre les deux amants, sont tout à fait réussies et évocatrices. En revanche, je suis un peu plus circonspect sur le décor choisi : un début avec des murs blancs, qui disparaissent au fil des actes et transforment le plateau, alors que les personnages sont toujours au même endroit. De même, la présence du lit dans la pièce principale n'est pas forcément justifiée. Mais la grande porte, symbole à la fois du danger qui arrive et de l'issue que choisira Nora, est une bonne idée de scénographie.

Au final, un spectacle que j'ai trouvé intéressant, où l'ennui ne m'a jamais gagné, et au service d'une pièce que je trouve très moderne et actuelle (mais peut-être que les auteurs norvégiens étaient en avance sur les autres, à la fin du XIXeme !)


L'avis de Laetitia (déçue)

Pièce en tournée en février au TNB de Rennes puis à la Comédie de Reims.

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