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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 18:00

l-homme-qui-valait-35-milliards.jpgRichard est un artiste belge. Un peu raté. S'il expose, c'est grâce aux institutions locales qui tentent de lui donner un petit coup de pouce. Pour lancer véritablement sa carrière, il compte sur l'obtention d'un poste  à l'Académie Royale des Beaux-Arts. Afin de l'obtenir, il se lance dans ce qu'il considère son grand oeuvre : utiliser Lakshmi Mittal, de passage en Belgique, pour donner de l'envergure à son travail. Mais le travail avec Mittal ne sera pas sans heurt, car le milliardiaire indien, propriétaire des fonderies de la région, ne comprend pas vraiment pourquoi on s'en prend à lui.

 

Et pour cause : alors qu'il pense donner une interview à la télé belge, il se trouve enfermé dans une camionette, puis dans un hangar. Aux côtés de Richard, il découvre un homme cagoulé qui lui sert de chauffeur. Sans garde du corps, le replet indien ne saisit ce qu'on attend de lui, et se trouve encore plus décontenancé et troublé lorsqu'il se retrouve enfermé dans une cage avec un loup ou un animal du genre.

 

Avec cette intrigue principale, Nicolas Ancion joue un grand carnaval. Les habituels exploités deviennent les tortionnaires, et les milliardaires arriveraient presque à devenir sympathiques, tant le projet de Richard est idiot. Le début du roman est très enlevé, haletant, le lecteur ne sachant pas plus que Mittal ce que veut Richard. Un début prometteur, mais qui ne malheureusement laisse un peu sur sa faim.

 

Car si les personnages de Mittal et de Richard reviennent régulièrement, des histoires parallèles se greffent et troublent l'avancée du récit. Il y a ce vieux monsieur, racketté par son fils toxicomane qui décide de rendre visite à sa voisine à l'hôpital. Il y a également une serveuse de fast-food, qui rêve de cinéma mais ne se voit proposer qu'une prestation pornographique dans une cave glauque. Si ces récits secondaires viennent finalement se rejoindre à la fin de l'ouvrage, j'ai trouvé qu'ils ralentissaient l'action principale.

 

Mais Nicolas Ancion a peut-être eu besoin d'avoir recours à ces personnages secondaires car on sent  bien que son intrigue principale s'essouffle. Il semble ne pas trop savoir quoi faire de Mittal et de ses ravisseurs. La fin est d'ailleurs une pirouette macabre, laissant Mittal dans son rôle de milliardaire sympathique et Richard dans celui de l'artiste raté. Peut-être eût-il fallu plus de subversion pour faire de ce roman sympathique un très bon roman iconoclaste. A découvrir néanmoins pour tous les amateurs de la Belgique et de la région liégeoise (où les politiques locaux en prennent d'ailleurs pour leur grade.)

 

Livre lu dans le cadre d'un partenariat avec Newsbook ! Merci !

 

L'homme qui valait 35 milliards, de Nicolas Ancion

Ed. Pocket

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