Anna Gavalda est connue pour ses romans qui mettent debonne humeur, ses histoires plaisantes, agréables, auxquelles elle parvient à ajouter une touche personnelle dans
l'écriture. Si tout ceci, je l'ai bien ressenti à la lecture de Je voudrais que quelqu'un m'attende quelquepart, son recueil de nouvelles, ou Ensemble c'est tout, je suis beaucoup moins convaincu
par l'histoire contée dans L'échappée belle.
L'élément le plus gênant de ce court roman est l'homogénéité des personnages, mais plus encore, de leur milieu social. On suit Garance, qui avec son frère Simon et sa soeur Lola se rendent à un mariage dans la campagne berrichonne. Ils espèrent y trouver leur autre frère, Vincent, afin de recomposer la famille le temps d'un week-end. Mais alors que celui-ci est obligé de travailler dans un château qu'il fait visiter, le frère et les soeurs décident de prendre la poudre d'escampette pour tenter de reconstituer ce quatuor rêvé.
Alors Garance est bien sympathique, une jeune femme cool qui n'hésite pas à dire du mal de sa belle-soeur pharmacienne qui est pour elle le prototype de la femme coincée. Garance saisit la moindre petite chose pour la faire enrager. Et le frère, magnanine, est au centre de ce jeu d'échec, ne sachant jamais quelle position adopter, sinon celle du diplomate. Ce n'est pas mieux avec le seconde soeur, encore plus désordonnée que la première. Alors, cette arrivée au mariage se laisse lire, d'un oeil pas vraiment attentif car il n'y a rien de bien passionnant dans toutes ces discussions, même si Gavalda parvient à y faire sentir son style si aprticuler, et qui me plaît assez.
Et puis, c'est la chute, le drame. La plongée dans la campagne berrichonne. Et là, Anna Gavalda ne peut s'empêcher d'avoir un regard très condescendant (et je suis presque gentil) sur les gens du terroir. Ce sont des personnes louches, inquiétantes et bien souvent demeurées. Cela pourrait tenir, si à l'inverse les personnages de la ville n'étaient pas traités avec une aussi grande indulgence. Même la belle-soeur parvient à obtenir un regard bienveillant, celui de son mari qui prend sa défense à la fin du roman. Cette différence de traitement, flagrante ici, fait perdre tout charme à ce petit roman, et je vous conseille vivement de passer votre chemin sur celui-ci et de lire les autres productions citées plus haut.
L'avis de Laurence
L'échappée belle, d'Anna Gavalda
Ed. Le dilettante