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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 09:10

fakirs.jpgLe commissaire Guérin, ancien membre important de la préfecture de police de Paris, se retrouve dans un placard, celui des services des suicides. Avec le jeune Lambert, stagiaire un peu naïf, il intervient sur les scènes de suicides pour essayer de retracer leur histoire (et parfois découvrir un suicide déguisé). Il doit se pencher sur le cas d'Alan Mustgrave, un américain héroinomane qui vit de ses spectacles de fakir et retrouvé mort, suicidé en plein spectacle. En parallèle, on suit le périple de John, le meilleur ami d'Alan, qui quitte son refuge du Limousin pour tenter de retracer sa trajectoire funeste.

 

Le roman jongle constamment entre ces histoires qui se rejoignent autour d'une même intrigue. La partie concernant la quête de John est assez réussie. Antonin Varenne réussit à construire un personnage hors norme, un marginal fils de hippie qui arrive à Paris en 4L et qui passe son temps perdu à tirer à l'arc, même en plein jardin du Luxembourg. Cette partie de l'histoire amène le lecteur à passer quelques nuits dans la cabane d'un gardien du parc, ancien taulard qui devient un appui indéfectible pour John.

 

L'un des moments les plus intéressants du roman est l'arrivée de ce gardien dans le village rural de John. Les petits verres bus à la terrasse du bistrot ou le transport en tracteur donnent un ton pittoresque à cette intrigue très noire. On plonge également dans le monde de la diplomatie, avec ce conseiller diplomatique devenu amant de Mustgrave.

 

L'autre pan de l'intrigue m'a paru plus obscure. Elle concerne la vie de Guérin, mis au placard pour une ancienne dont on découvrira les tenants et aboutissants à la fin du roman. Mais en ne donnant pas immédiatement quelques clés, Antonin Varenne m'a perdu. Je n'ai pas réussi à m'intéresser à la vie de ce flic et ce n'est qu'en découvrant les raisons de sa déchéance (tardivement, donc) qu'il prend un peu d'épaisseur et d'intérêt. Du coup, j'avoue avoir eu un coup de mou au milieu du roman, perdu dans une intrigue qui stagne un peu et la vie de ce flic qui n'a pour seul qu'un perroquet, vestige de sa mère décédée.

 

Fakirs est néanmoins un polar à l'ambiance particulière. Les morts sont soit des suicidés, soit des victimes collatérales, le flic est loin d'être un foudre de guerre et doit se battre autant, si ce n'est plus, avec ses collègues qu'avec ses enquêtes. Il existe donc indéniablement des éléments positifs dans ce roman, mais l'ensemble manque un peu de rythme.

 

Fakirs d'Antonin Varenne

Ed. Points - Policier

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commentaires

Y
<br /> J'ai deux romans de cet auteur chez moi car mon mari les a lus et appréciés. Moi, je tourne autour, il se pourrait que j'en tente un un jour, en espérant que ce n'est pas trop violent...<br />
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Y
<br /> <br /> En fait, je voudrais surtout lire le deuxième, mais la médiathèque ne disposait que du premier. Du coup, j'ai commencé par le début. Mais son histoire de kabyle te de marin me fait toujours de<br /> l'oeil !<br /> <br /> <br /> Je n'ai pas du tout trouvé ce roman violent. Je n'ai gardé pas en tête de scène violentes (disons que ça l'est beaucoup moins que beaucoup de romans noirs US)<br /> <br /> <br /> <br />