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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 19:44

Depuis quelques années maintenant, Cyrano de Bergerac fait les beaux jours de la Comédie Française. Régulièrement repris, il était une nouvelle fois à l'affiche en cette fin de saison 2009-2010. et comme l'occasion d'assister à une représentation ne s'était pas encore présentée, j'ai sauté sur l'occasion.

 

Pour l'intrigue, faisons court : Cyrano aime Roxane, qui aime Christian. Enfin, elle aime plus Christian pour les lettres qu'il lui écrit et les déclarations qu'il lui fait, que pour son physique. Seulement, les lettres ne sont pas le fait du fringant Christian, mais de l'homme au long nez, Cyrano.

 

L'entrée en matière de la pièce est assez réjouissante. On assiste, depuis les coulisses, au spectacle de Montfleury, acteur renommé de l'époque et pris en grippe par Cyrano. J'ai beaucoup apprécié le bouillonnement des coulisses, où se retrouvent presque tous les protagonistes qui feront le sel de l'histoire à venir. Si certains propos sont assez difficilement audibles (et pourtant, j'étais au premier rang), j'ai trouvé que la mise en scène enlevée, rapide, fulgurante, permettait de passer sous silence ce petit défaut. Podalydès prend dès ce premier acte la pièce à son compte, avec une actualisation du texte qui permet de citer tous les acteurs honoraires actuels du Français, et cette adaptation est amplement justifiée.

 

Par la suite, la mise en scène est très réussie, prenant vie dans un décor assez remarquable, en particulier lors du passage chez Ragueneau, le pâtissier, où les volailles et les casseroles pendent au dessus de la scène. De même, la représentation du camp d'Arras est très évocatrice, et les confettis rouges de sang rendent toute la tension de ce moment.

 

L'autre point fort concerne bien évidemment les acteurs, d'autant plus que la distribution était, pour les rôles principaux, celle d'origine : Michel Vuillermoz incarne un vibrionnant Cyrano, Françoise Gillard (jolie découverte) une courageuse Roxane, Eric Ruf un plaisant Christian, et Christian Cloarec un détestable De Guiche. Et ce qui est formidable avec la Comédie-Française, c'est que les seconds rôles sont toujours soignés : retrouver Grégory Gadebois, Julie Sicard, Alain Lenglet ou Jérôme Pouly dans des personnages moins exposés est un vrai bonheur.

 

Je crois que je deviens un inconditionnel de la Comédie-Française, car si les mises en scène de pièces peu montées sont parfois sujettes à discussion (comme les Oiseaux ou L'illusion Comique), leurs interprétations des grands classiques du répertoire sont souvent un vrai régal. D'ailleurs la saison 2010-2011 promet quelques bons moments, avec les reprises des très belles mises en scène de L'Avare par Catherine Hiegel ou Le malade imaginaire par Claude Stratz (Deux pièces que je vous recommande vivement), mais également avec la création de l'Opéra de Quat'sous qui m'intrigue beaucoup. Mais profitons des vacances, la saison théâtrale viendra en son temps...

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commentaires

L
<br /> <br /> Suis toute d'accord ! Les coulisses, les volailles & casseroles, les confettis... de jolis souvenirs :-) Le seul bémol qui me reste c'est la Roxane voltigeante... un peu ridicule à mon goût !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> <br /> Oh, ridicule est un fort fort. Disons... étrange !<br /> <br /> <br /> <br />