Si Copacabana évoque les vacances et la plage, ce billet n'a pas pour objet de parler de mes vacances, passées loin du soleil brésilien mais sur les côtes bretonnes (qui ont d'ailleurs été très ensoleillées, elles aussi). Copacabana, c'est le nom de dernier film de Marc Fitoussi, avec en tête d'affiche Isabelle Huppert et Lolita Chammah, sa fille.
Babou est une mère au caractère bien trempé. Ancienne baba, elle vit sa vie comme elle l'entend, et aucune pression ne peut la contraindre à entrer dans le moule. Le hic, c'est que sa fille en a assez de cette mère qui lui fait honte. Alors, pour redorer son blason aux yeux de sa fille, Babou décide de travailler. Elle se retrouve donc à Ostende, où elle tente de rabattre des acheteurs potentiels pour des appartements en time-share (plusieurs propriétaires qui se partagent les lieux dans l'année). Si l'expérience lui permet de faire des rencontres surprenantes, elle ne lui permet pas de renouer totalement avec sa fille.
Le grand plaisir de ce film, c'est de retrouver Isabelle Huppert dans un rôle où elle excelle. Loin des personnages sombres et sauvages dont elle s'est fait une spécialité (Villa Amalia, Un barrage contre le Pacifique,...) et dans lesquels elle s'est un peu enfermée, elle incarne ici une femme excentrique et drôle au possible. Ses relations avec son seul ami masculin, qui tente d'aller plus loin, ou avec une ancienne amie dont elle besoin d'emprunter la voiture (Noémie Lvovsky, hilarante avec son canapé), donnent le ton de ce film qui marie parfaitement un ton très drôle et un fond plus difficile.
Car le métier trouvé par Babou est loin d'être une partie de plaisir. Elle ne reçoit aucune formation pour son nouvel emploi, et est en concurrence avec d'autres salariées qui tentent de s'imposer aupèrs de la tigresse qui dirige la boîte (Aure Atika, convaincante). Mais Babou réussit à allier son métier, la réussite qui lui permet de grimper les échelons et le bon temps, notamment avec des belges rencontrés au restaurant du coin. Elle se permet également d'aider quelques SDF avec lesquels elle lie amitié. Cette description des rouages de cette activité, où le but est d'exploiter au maximum des salariés mal payés en les mettant constamment en opposition les uns avec les autres, est assez subtile.
Copabacana vaut donc beaucoup pour Ostende, déjà aperçue chez Lucas Belvaux, pour Huppert (Isabelle, car Lolita Chammah n'est
pas exceptionnelle, une Déborah François en moins présente) et pour le décalage constant entre le titre du film et le milieu dans lequel se déroule l'action (Tourcoing, puis la côte belge). Seule
la scène finale, assez mémorable, permet de faire le lien avec le titre, et clôt en beauté un film assez maîtrisé (Seule l'affiche est à revoir, car elle dénote avec l'atmosphère du
film).