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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 18:52

avignon off C'est toujours un grand plaisir d'aller à Avignon au mois de juillet. Car quelle joie de plonger dans le programme, de choisir des spectacles à voir parmi le choix très large proposé, de voir des oeuvres qui relèvent de registres très différents. Après deux ans de pause, ce retour à Avignon et au festival Off (pas eu la possibilité de prendre des places pour le In) laisse une nouvelle fois une marque importante.

 

Cette année, nous avons passé trois jours et pu assister à 10 spectacles et une initiation à la manipulation d'objets pour les enfants. Parmi ces 10 spectacles, quelques spectacles pour enfants (car nous avons passé une journée avec une fille de 5 ans, et il a fallu adapter le programme), des retrouvailles avec des auteurs ou des compagnies et une déception.

 

Pour les spectacles les plus marquants, je dois noter une nouvelle fois le travail formidable du collectif DRAO. Après Dernier remords avant l'oubli de Lagarce et Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino, le collectif s'est attaqué à des textes de Ingmar Bergman, de Jon Fosse, de Lars Noren et de Maurice Pialat, pour construire la pièce Shut your mouth. En une heure, ils donnent à voir des relations de couple qui se déchirent, et arrivent à donner à ses textes une dimension physique qui est la marque de leur théâtre. Assis au premier rang, aux côtés des acteurs lorsqu'ils ne sont pas sur scène, on vit vraiment ce spectacle tout à fait fascinant.

 

Autre belle réussite, celle de la compagnie picarde L'instant précis, qui a mis en scène un texte de Jean-Luc Lagarce, J'étais dans la maison et j'attendais que la pluie vienne. Cinq jeunes et talentueuses actrices vont vivre avec intensité ce beau texte, qui raconte l'histoire de cinq femmes (une mère, une grand-mère et trois filles) qui attendent le retour du frère/fils/petit-fils qui est parti. On sent à chaque instant cette attente, cette tension, et toutes les interprètes sont formidables.

 

A la suite, autre histoire de famille avec Lars Noren et sa pièce Automne et hiver. Dans un autre registre (deux parents et deux filles qui dînent ensemble et ne se comprennent pas), on assiste une nouvelle fois à une histoire de famille. Là encore toute la distribution est formidable (avec notamment Patrick Larzille, qui joue un père absolument remarquable), la mise en scène est très réussie mais mon ressenti a certainement été influencé négativement par la succession avec le spectacle précédent. Mais le travail de la compagnie de l'Arcade (encore une compagnie picarde) est vraiment à souligner.

 

Un peu plus au nord, la compagnie nordiste des langages s'est attaqué à un texte de Michel Vinaver, Dissident, il va sans dire. Une mère et un fils vivent ensemble et voient leur relation lentement se distendre. Ils se comprennent de moins en moins, et leur chemins vont définitivement se séparer. Avec l'aide d'un batteur qui rythme certains passages de la pièce, notamment pour des passages dansés, les deux acteurs de la pièce rendent la fragilité, la difficulté de compréhension qui assaille ces deux personnages.

 

Ensuite, un spectacle plus léger avec celui joué par Trinidad, intitulé Maudit Karma. A partir d'un roman de David Safier, Trinidad signe une adaptation pour le théâtre. L'histoire est celle d'une présentatrice de télévision qui meurt et se voit réincarner en divers animaux. Si le début de la pièce est un peu longuet, l'énergie de Trinidad prend le dessus et sa prestation en hamster ou  en chien est tout à fait réussie. Un spectacle drôle, très agréable.

 

Pour finir avec ce premier billet, ma déception du festival est lié au spectacle du clown Mademoiselle Maria K., qui décide de jouer seule Médée de Sénèque. Si le personnage du clown est attachant, j'ai trouvé qu'il disparaissait trop rapidement derrière l'envie de jouer une version déjantée et décalée de Médée. Au final, le spectacle s'essouffle et perd en intensité. La volonté de l'interprète, Cécile Gheerbrant, n'est pas à mettre en doute, mais le résultat final est très foulli.

 

Le prochain billet se penchera sur le théâtre à destination des plus petits, et il y a de forts belles choses !

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