Avouons immédiatement mon inculture : je n’ai pas lu Harry Potter, et ne sais donc pas comment se terminent les aventures du petit sorcier aux lunettes rondes. En revanche, j’ai vu tous les films qui ont été tirés de ces romans. J’entends déjà la foule hurler son dépit et son indignation face à la version édulcorée de l’œuvre foisonnante de madame Rowling, mais je me contente assez bien de la version cinématographique qui en est donnée.
Cet été est donc sorti le sixième volet des aventures de Harry, Ron, Hermione, de leurs professeurs et de leurs adversaires, dirigé par tu-sais-qui. Après avoir découvert l’école, affronté la chambre des secrets, retrouvé le prisonnier d’Azkaban, gagné la coupe de feu et participé à l’ordre du Phénix, Harry fait la rencontre du Prince de Sang-mêlé, ou plutôt de ses anciens livres de cours. Et l’esprit brillant de cet illustre inconnu aidera Harry à affronter les mange-morts, qui sont plus forts que jamais, menés par l’inquiétante Beatrix Lestrange et aidés par Drago Malfoy, le camarade d’Harry qui veut venger son père.
De la série de films, ce sixième opus est l’un des plus réussis, avec Le prisonnier d’Azkaban. Non en terme de fidélité à l’œuvre initiale (que je n’ai pas lu, je vous le rappelle, donc pas de comparaison possible), mais d’un point de vue de plaisir de spectateur. Après deux épisodes que je trouvais décevants (un scénario trop classique pour La coupe de feu, un film sans vraiment d’avancées décisives ni de grandes scènes dans L’ordre du phénix), j’ai retrouvé ce qui faisait une partie de mon plaisir : une histoire où les vivants sont les principaux protagonistes, sur lesquels plane la menace de Lord Voldemort, plus puissant que jamais.
On y retrouve également l’ambiguïté de certains personnages : le professeur Rogue (incarné par le toujours très bon Alan Rickman) est au centre de cette ambivalence inquiétante. Alors qu’il s’était fait une sorte de virginité dans les épisodes précédents, il redevient l’un des sujets d’attention les plus importants. On retrouve également quelques grandes scènes de combats, comme celle de la grotte, où Harry force Dumbledore à boire un liquide qui pourrait le tuer. Ou cette séquence dans les marais où Harry et ses compagnons affrontent des ennemis cachés dans les roseaux.
Surtout, on découvre enfin l’enfance de Thomas Jedusor, qui deviendra plus tard Lord Voldemort. Et tous ces événements, surtout celui qui clôt le film, ne peuvent que créer de l’inquiétude pour Harry et ses amis, qui sentent la menace se rapprocher de manière rapide et inéluctable. Un bon cru que ce sixième opus !