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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 17:38

Hervé est un collégien presque banal : toujours habillé du même pull, il partage sa vie entre sa mère, sa scolarité difficile, ses amis et sa découverte des émois sexuels, qu’il partage entre le catalogue de la Redoute et quelques films plus osés sur Internet. Adolescent naïf, il ne rêve que de sortir avec une fille, mais ne se rend compte de rien lorsqu’Aurore se rapproche de lui. Commence alors une histoire sentimentale pleine de rebondissements, qui va lui permettre de passer un cap.

 

Les beaux gosses est un film osé sur un sujet casse-gueule, car déjà traité un nombre innombrable de fois : la découverte de la sexualité à l’âge adolescent. Mais Riad Sattouf, le jeune réalisateur et co-scénariste du film, réussit à faire de ce teen-movie une œuvre tout à fait réussie, drôle et touchant à plusieurs moment de prêt à ce qui fait la vie des adolescents.

 

Le premier choix fort judicieux du réalisateur est celui de Hervé : ado de quatorze ans en difficulté scolaire, mais bonne pâte. Pas violent pour deux sous, il se laisse porter par les événements, sans vraiment réaliser ce qui se passe. Le choix du lieu est également intéressant : une ville de province (Rennes), calme, sans problème particulier. Cela permet de changer de la banlieue difficile, cadre souvent utilisé récemment pour les films traitant de l’école (Entre les murs, La journée de la jupe), ou de la jeunesse bourgeoise de Paris intra-muros, l’autre extrême souvent dépeint. L’élève est banal, le lieu classique, et cela donne un ton universel au film, ce qui n’est pas pour rien dans sa réussite.

 

L’autre point fort, ce sont les dialogues et le comique de situation. Hervé est toujours affublé de Camel, qui ne cesse de se référer à ses origines tunisiennes pour  expliquer son art d’anticiper les choses. Art souvent contrarié par les événements. Autour du couple central Hervé / Aurore, on trouve tous les types d’élèves  susceptibles d’être rencontrés dans une cour de collège : les jeunes caïds qui tentent de faire respecter leur loi, sans vraiment y parvenir, les filles trop sûres d’elle, les autres complexés et qui cachent leur forme des survêts informes, le bouc émissaire.

 

Enfin, les adultes sont assez jouissifs. Les scénaristes ne les ont pas sacrifiés, pour le plus grand bonheur du spectateur. On découvre ainsi le malaise (ou mal-être) de certains profs, le charisme de la chef d’établissement qui tranche avec les couettes qu’elle porte le week-end (impressionnante Emmanuelle Devos), la mère d’Aurore, ancien mannequin de la Redoute (Irène Jacob) et surtout, surtout, la mère d’Hervé, femme seule et dépressive, qui ne cesse de surveiller son fils en lui demandant s’il ne se cache pas pour se masturber, le tout avec un sourire aux lèvres. Noèmie Lvovsky incarne à merveille cette mère immature, inquiète pour son linge qui sent mauvais lorsqu’il est sur le balcon et qui s’incruste dans les fêtes de son unique rejeton.

 

L’ensemble de ces personnages donne donc un film plaisant, drôle, et qui en ne respectant pas tous les codes des teen-movies genre American Pie, donne un nouvel horizon à ce type de long-métrage : celui d’être visible par des personnes qui n’ont plus forcément l’âge des personnages du film.

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commentaires

L
Je confirme, très chouette film ! Sont cra-cra ces beaux gosses mais tout aussi touchants ! Je redoutais la comédie lourdingue mais j'ai beaucoup ri :-)
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Y
<br /> <br /> Meme appréhension, mais un bilan très positif pour ce film inattendu.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Une formidable bonne surprise.
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P
Une formidable bonne surprise.
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Y
<br /> Oui, c'est une chouette surprise que ce film dans lequel le réalisateur n'a pas oublié ce qu'est la vie des ados ! De la caricature, mais utilisée à bon escient !<br /> <br /> <br />