Imaginez un languedocien balafré et boiteux qui arpente les rues de Paris pour rattraper son Angélique. Eh bien, ce fut à peu près ce qui m’arriva ce samedi, au détail près que je ne
suis ni languedocien ni balafré, et que je ne courais pas après Angie, mais pour résoudre des énigmes tordues. Le tout accompagné de six compères. Vous l’aurez compris, samedi avait lieu la
deuxième édition de Books and the city, le rallye parisien et culturel de la blogosphère littéraire.
Armés de parapluies et autres k-way (car comme l’an dernier, le temps fut la seule ombre au tableau de la journée), nous avons déambulé d’un pas rapide dans les ruelles de la capitale et emprunté cinq lignes de métro différentes pour arriver à nos fins. Car, non seulement les organisatrices ont fait travaillé nos neurones de manière intensive, mais en plus elles n’ont lésiné sur nos trajets : départ au Sacré-Cœur (bonne préparation physique, cela dit), premier rendez-vous à Saint-Sulpice avec Dan Brown et Apollinaire, retour au cimetière de Montmartre sur les traces de Guitry, Feydeau et Zola, passage par la place des Vosges où nous avons manqué croiser Madame de Sévigné et Le Cid, puis (le coup fatal), nous apprenons alors avec stupeur que nous devons retourner à Montmartre, pour découvrir le mur des Je t’aime (Métro abbesses) et ensuite aller sur les pas de Nerval, Picasso et Marcel Aymé. Soit les lignes 1, 2, 4, 12 et 13. Un vrai périple, je vous dis.
Avec une équipe d’une cohésion quasi parfaite, nous avons avalé tous ces kilomètres en n’oubliant jamais notre objectif, soit la victoire : Diane avait la chance d’avoir Internet sur son téléphone, Pauline était en hot line avec JR (qu’on ne remerciera jamais assez d’avoir privilégié notre aventure étrange au duel Safina-Kuznetsova), Gwen était d’un entrain qui faisait plaisir à voir, surtout à genoux déguisée en chaperon rouge sur les quais de Sèvres-Babylone, Emma nous a fait peur lorsqu’elle s’est faite alpaguer par la gardienne du cimetière de Montmartre pour arrachage manifeste de terre dans les pots de fleur et en nous proposant d’acheter des préservatifs, Marie-Pierre fut d’un précieux secours en connaissant ce fameux mur des Je t’aime qui en a perdu plus d’un, et Florence remerciera pour nous sa maman qui a pris beaucoup de plaisir à nous guider dans les rues parisiennes. Bref, tous ces moments de marche, de doute, de réflexions, de tuerie de forfait téléphonique pour arriver au Graal : la victoire. Car oui, j’ai le plaisir de vous annoncer que l’équipe Joffrey de Peyrac est sortie vainqueur de ce cruel jeu de pistes concocté de main de maître par les So Glamourous Organisatrices, Fashion, Amanda, Emeraude, Chiffonnette, Stéphanie et Tamara. Merci à vous pour cette très belle journée et cette organisation sans faille.
Le jeu de piste s’est terminé par un arrêt bistrot avant le repas du soir, ce qui a permis d’échanger de vive voix avec de nombreux camarades de blogs (ou pas), comme Patricia Parry, Liliba, Lucile, Karine ou Bladelor, et de poser des questions littéraires primordiales comme celle-ci que je soumets à votre réflexion : Zola (que Sébastien, alias le Petit Nicolas, Caroline et moi avons pris comme sujet de défi) a-t-il été le précurseur de la chick-lit, avec Au bonheur des dames ?
Sur cette question existentielle qui pourrait bouleverser l’histoire littéraire (encore plus que Florence déguisée en Castor avec son écharpe enroulée sur la tête ou la « formalisation matérielle » du bateau ivre qui a subrepticement remplacé le bateau-lavoir dans l’esprit de cette même Florence, formalisation que j’avais, dans un élan d’allégresse, totalement corroborée), je vous laisse avec tous les souvenirs de cette belle journée, et retourne à ma joie d’avoir gagné, joie que je pense avoir exprimée avec beaucoup d’humilité et de maîtrise samedi soir (comment, qui a dit non ?). Du coup, je me sens obligé de lire un tome d’Angélique, surtout qu'Anne Gaulon Golon (t’as vu, Gwen, je l’ai casée. Et merci Amanda pour l'orthographe) est en train d’en sortir des versions augmentées ! Le bonheur !
Et pour finir, une pensée pour mes camarades de jeu de l’an dernier, avec lesquelles nous avions brillamment remporté le prix de l’antépénultième. Comme quoi, tous les espoirs sont permis (ne désespère pas Laetitia, tu gagneras un jour !). Et à très bientôt pour de nouvelles aventures avec Herman Hesse, Ovide, Simenon ou Fred Vargas !