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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 07:48

Célimène (enfin, quand elle veut qu’on l’appelle ainsi) est auteur de fictions, mais en mal d’inspiration. Sans idée, elle est poursuivie par Anaïs, élève d’hypokhâgne qui souhaite que Célimène écrive sa vie. Mais l’auteur, déboussolée et victime de troubles psychologiques, ne sait comment aborder cette relation. D’autant plus que ses relations avec sa mère et celles avec son ex petit ami ne sont pas des plus simples.

 

Un chat un chat est le premier film de Sophie Fillières que je vois, mais il correspond assez bien à l’image que je me faisais du travail de cette réalisatrice. Célimène est une femme de son temps, elle élève seule son fils, et a une activité professionnelle qui lui permet de voir un peu venir. Surtout, la vie de Célimène est marquée par ses maladies : celle de vouloir confectionner un gâteau en pleine nuit en y laissant les coquilles d’œufs, celle de ne plus pouvoir parler pendant un certain temps. Mais quand elle se porte bien, son comportement est étrange pour un non–averti, comme lorsqu’elle va dans un débit de tabac acheter un paquet de cigarettes, et qu’elle dit à la vendeuse de ne pas le lui donner car elle a arrêté de fumer.

 

Malheureusement pour elle, son entourage ne fait pas grand-chose pour l’aider à aller mieux. Anaïs la poursuit constamment, s’accrochant à elle de toutes les manières possibles pour que Célimène retrouve l’inspiration. Sa mère ne semble pas comprendre l’ampleur de la situation, et son ex petit ami essaie lui aussi de raviver le feu qui s’est éteint.

 

Les passages avec Célimène sont les plus réussis du film. Chiara Mastroianni donne à son personnage toute la loufoquerie qui lui convient, lors de ses crises ou lors de ses conversations avec son fils. Les personnages de la mère et du petit ami, incarnés par Dominique Valadié et Malik Zidi sont également bien cernés, et ne dénotent pas du ton général du film. J’ai beaucoup aimé l’emploi par Malik Zidi du terme « débibocher », contraire lexical de rabibocher. En revanche, j’ai trouvé que les passages avec la jeune groupie étaient moins percutants. Beaucoup plus froide, plus calculatrice, Anaïs, jouée par Agathe Bonitzer, tranche trop avec le reste du film. Seule une des scènes finales, dans la cantine de son lycée, est au diapason avec ce qui est fait et dit auparavant. Enfin, j’ai trouvé la fin du film est un peu longue, et il aurait peut-être gagné à être diminué de dix à quinze minutes, pour conserver sa force.

 

Le film est tout de même une œuvre très originale, qui a un ton et une poésie propre, et qui est servi par de très bons acteurs, en particulier Chiara Mastroianni, éclatante. On y retrouve également Sophie Guillemin, la compagne d’Harry dans Harry, un ami…, qui représente l’antithèse de Célimène : réaliste, pragmatique, et désabusée. Un film intéressant et décalé, sans être complètement réussi.

 

L’avis de Laetitia (qui elle aussi a beaucoup aimé le débibochage)

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commentaires

L
Aaaah le débibochage, soupir ;-) Et la scène où elle se glisse sous la bâche en plastique, c'est beau, hein ?! D'accord avec toi sur les passages un peu "en-dessous" avec la jeune Anaïs qui m'a pas mal agacée d'ailleurs !
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Y
<br /> Surtout quand c'est Malik Zidi qui parle de débibochage, non ;-)<br /> C'est marrant, mais je me doutais que tu n'apprécierais pas trop le personnage d'Anais... Va savoir pourquoi...<br /> <br /> <br />
Y
J'ai vu la bande annonce qui ne m'a pas du tout fait envie...
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Y
<br /> J'avoue que j'y suis surtout allé pour Chiara Mastroianni, que je trouve meilleur de films en films. Et je n'ai pas été déçu de ce point de vue-là.<br /> <br /> <br />