A
l’occasion de la sortie au cinéma du film de David Fincher adapté de la nouvelle de Fitzgerald (dont je parlerai bientôt), les éditions Pocket ont sorti un recueil composé de deux nouvelles de
Fitzgerald. Le moins que je puisse dire, c’est qu’elles m’ont paru assez inégales…
Dans la première, on suit l’histoire de Benjamin, l’homme qui rajeunit. Né vieux, à tel point que les plus vieilles femmes de la ville lui trouvent une ressemblance avec leur défunt mari, Benjamin aura une croissance inversée. Quand tout le monde vieillit, lui rajeunit. Ce qui n’est pas sans créer de situations difficiles à expliquer.
J’ai acheté ce recueil pour lire la nouvelle avant de voir le film. Et je dois avouer que j’ai été assez déçu. L’idée de départ est très originale : on suit cet enfant qui a un corps de vieillard, ce qui suscite de nombreuses réactions dans le voisinage. On le voit grandir, mûrir,… Mais comment faire tenir en une cinquantaine de pages une idée aussi dense ?!? J’ai trouvé extrêmement frustrant la petite taille de la nouvelle. Sur un scénario aussi riche, Fitzgerald se contente de tracer à grands traits la vie de Benjamin, sans entrer dans le détail, sans analyser pleinement les implications qu’ont ce physique totalement déconnecté de l’âge réel. Une réelle frustration, face à une idée qui permet d’ouvrir beaucoup d’horizons.
Mon impression est totalement différente pour Un diamant gros comme le Ritz. John Unger est un jeune étudiant envoyé sur la côte Est dans une pension de bonne famille. Un peu déboussolé, lui qui vient de la petite ville d’Hadès, au bord du Mississipi, il se prend d’amitié pour Pearcy. Ce dernier lui annonce que son père possède un diamant gros comme le Ritz, et il l'invite pour un week-end dans sa famille. John va donc chez les Washington, mais le luxueux voyage prend des tournures étranges…
J’ai vraiment été emballé par cette nouvelle. J’ai trouvé que, dans ce cas-ci, Fitzgerald arrive à partir d’une intrigue assez mince, à aborder de nombreux thèmes, avec une belle imagination. Rien que l’arrivée de Pearcy dans la demeure des Washington, avec le passage entre les collines et la description de la richesse des demeures, est saisissante. Ensuite, on découvre la mégalomanie du propriétaire des lieux, qui veille jalousement sur le diamant abrité sous son château, au point de tout faire, mais absolument tout, pour empêcher qu’on ne découvre le lieu où il habite. Le tout se déroule sur un fond de lutte entre les noirs et les blancs, avec l’esclavage très présent dans cette nouvelle. Fitzgerald fait une belle description de l’isolement, de la soif de pouvoir, qui va jusqu’à l’autodestruction. Cette nouvelle m’a donc permis de ne pas regretter l’achat de ce recueil, même si ce n’est celle qui m’attirait le plus a priori.
L’étrange histoire du Benjamin Button, suivi de Un diamant gros comme le Ritz, de Francis Scott Fitzgerald
Traduit de l'anglais par Dominique Lescanne
Ed. Pocket