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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 07:42

A l’occasion de la sortie au cinéma du film de David Fincher adapté de la nouvelle de Fitzgerald (dont je parlerai bientôt), les éditions Pocket ont sorti un recueil composé de deux nouvelles de Fitzgerald. Le moins que je puisse dire, c’est qu’elles m’ont paru assez inégales…

 

Dans la première, on suit l’histoire de Benjamin, l’homme qui rajeunit. Né vieux, à tel point que les plus vieilles femmes de la ville lui trouvent une ressemblance avec leur défunt mari, Benjamin aura une croissance inversée. Quand tout le monde vieillit, lui rajeunit. Ce qui n’est pas sans créer de situations difficiles à expliquer.

 

J’ai acheté ce recueil pour lire la nouvelle avant de voir le film. Et je dois avouer que j’ai été assez déçu. L’idée de départ est très originale : on suit cet enfant qui a un corps de vieillard, ce qui suscite de nombreuses réactions dans le voisinage. On le voit grandir, mûrir,… Mais comment faire tenir en une cinquantaine de pages une idée aussi dense ?!? J’ai trouvé extrêmement frustrant la petite taille de la nouvelle. Sur un scénario aussi riche, Fitzgerald se contente de tracer à grands traits la vie de Benjamin, sans entrer dans le détail, sans analyser pleinement les implications qu’ont ce physique totalement déconnecté de l’âge réel. Une réelle frustration, face à une idée qui permet d’ouvrir beaucoup d’horizons.

  

Mon impression est totalement différente pour Un diamant gros comme le Ritz. John Unger est un jeune étudiant envoyé sur la côte Est dans une pension de bonne famille. Un peu déboussolé, lui qui vient de la petite ville d’Hadès, au bord du Mississipi, il se prend d’amitié pour Pearcy. Ce dernier lui annonce que son père possède un diamant gros comme le Ritz, et il l'invite pour un week-end dans sa famille. John va donc chez les Washington, mais le luxueux voyage prend des tournures étranges…

 

J’ai vraiment été emballé par cette nouvelle. J’ai trouvé que, dans ce cas-ci, Fitzgerald arrive à partir d’une intrigue assez mince, à aborder de nombreux thèmes, avec une belle imagination. Rien que l’arrivée de Pearcy dans la demeure des Washington, avec le passage entre les collines et la description de la richesse des demeures, est saisissante. Ensuite, on découvre la mégalomanie du propriétaire des lieux, qui veille jalousement sur le diamant abrité sous son château, au point de tout faire, mais absolument tout, pour empêcher qu’on ne découvre le lieu où il habite. Le tout se déroule sur un fond de lutte entre les noirs et les blancs, avec l’esclavage très présent dans cette nouvelle. Fitzgerald fait une belle description de l’isolement, de la soif de pouvoir, qui va jusqu’à l’autodestruction. Cette nouvelle m’a donc permis de ne pas regretter l’achat de ce recueil, même si ce n’est celle qui m’attirait le plus a priori.

 

L’étrange histoire du Benjamin Button, suivi de Un diamant gros comme le Ritz, de Francis Scott Fitzgerald

Traduit de l'anglais par Dominique Lescanne

Ed. Pocket

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commentaires

L
J'ai lu ces deux nouvelles à cinq ans d'intervalle, toutes deux en cours d'anglais. A l'époque pour mes études et aujourd'hui pour mon cours de perfectionnement. Et j'ai eu la sensation inverse de la tienne! Peut-être la maturité joue t-elle. Mais j'ai trouvé "The curious case of B BUTTON" très bien écrite, très bien rythmée et certes courte mais abordant les thèmes choisis avec justesse, avec ce souhait de lancer les réflexions tout en laissant le lecteur assez libre de son  interprétation... Je pense faire un ou plusieurs articles à ce sujet sur mon blog à mon retour de vacance et de pause!!!
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Y
<br /> En fait, je crois que du fait de la sortie du film, j'en attendais autre chose (bien que je l'ai lu avant de voir le film). Et la briéveté m'a vraiment embeté, car j'ai trouvé que Fitzgerald<br /> n'approfondissait pas toutes les pistes qu'il avait ouvertes. Ce que Fincher fait dans son film, plus ou moins bien selon les moments.<br /> <br /> <br />
S
J'ai lu le même recueil hier, et je reste à peu près sur le même sentiment que toi, notamment pour la brièveté de Button. Et je n'ai pas aimé la fin de la 2e nouvelle alors que j'en avais aimé tout le reste.
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Y
<br /> La fin d'Un diamant gros comme le Ritz est surprenante, mais je trouve qu'elle correspond bien à la démesure décrite précédemment.<br /> <br /> <br />
P
La sortie du film a aiguisé ma curiosité pour cette nouvelle.
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Y
<br /> Je crois que l'effet a été le meme pour beaucoup de lecteurs !<br /> <br /> <br />
I
Une chose est sûre : à en croire les blogs de lecture, Pocket a décroché le jack-pot en republiant cette nouvelle à l'occasion de la sortie du film
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Y
<br /> Eh oui, Pocket a eu une excellente idée de republier cette nouvelle. D'ailleurs, j'ai l'impression que de plus en plus les éditeurs comptent sur les adapatations de roman au cinéma pour ressortir<br /> ou mettre en avant des romans un peu anciens, comme Rivages qui a remis en avant La fenêtre Panoramique de Yates à l'occasion des Noces rebelles.<br /> <br /> <br />
P
J'avais lu "Un diamant gros comme le Ritz" lorsque j'étais adolescente et que je traversais ma période Fitzgerald - j'avais adoré. L'autre nouvelle ne m'avait laissé aucun souvenir...
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Y
<br /> Je ne suis pas dans ma période Fitzgerald mais Un diamant gros comme le Ritz me donne envie de poursuivre !!!<br /> <br /> <br />