En Algérie, au début
1990, un jeune garçon de 11 ans découvre le camping. Le camping de Salamane, zéro étoile, qui accueille des algériens comme lui et sa famille, et des français, notamment la famille de Kinder
Bueno qui débarque avec des provisions pour plusieurs mois. La vie s’organise dans ce cadre miteux, où Butagaz, le gérant, intervient régulièrement pour remettre en état les installations
électriques. Ce milieu clos suit également de loin les élections qui se tiennent au même moment, et qui n’annoncent rien de bon.
C’est le premier que lis d’Abdelkader Djemaï, et j’ai l’impression de ne pas avoir débuté par le bon. Ce court roman plonge
le lecteur dans un univers qui peut paraître familier, celui du camping, mais qui est à des années lumières des images qu’il en a. Il est ici plongé dans un milieu de jalousies, de rivalités et
de ragots entre les différents campeurs.
Au milieu de ce paysage apparaît la figure de ce jeune garçon, 11 ans, qui essaie de se faire un ami et qui découvrira l’attirance pour une jeune fille. Cela lui rappelle d’ailleurs ses entrées
au hammam, lorsqu’il avait le droit de voir les femmes nues en train de prendre leur bain. Il a une forme de perte d’innocence, de passage de l’enfance à l’age adulte qui donne la tonalité
globale du roman.
Mais je n’ai pas été emporté. Ce roman m’a paru trop court pour développer tous les caractères qui pourraient donner lieu à des descriptions plus fouillées, j’ai l’impression d’être resté en
surface. Surtout, ce qui est vendu en quatrième de couverture, « la tension montante comme le lait sur le feu », liée aux élections, est ici simplement suggérée. Il n’y a jamais de
vraie description de cette violence, seulement une crainte rarement exprimée. Un autre point qui m’a un peu dérangé est la narration, qui est le fait de l’enfant, et l’écriture m’a paru hésiter
entre un style enfantin, et un autre plus recherché soit un entre-deux qui au final m'a paru bancal.
Mais si j’ai bien compris, ce roman n’est qu’une introduction a posteriori à un autre roman de Djemaï, Un été de cendres, publié plus tôt. Je pense qu’il faut maintenant prolonger avec
ce roman, pour sentir la véritable dimension de ce petit ouvrage. A suivre, donc !
Les avis de Anne, Sylire, Betty, Malice (toutes plus enthousiastes que
moi)
Camping, de Abdelkader Djemaï
Ed. Le Seuil
Ys 13/12/2008 19:26
Yohan 16/12/2008 22:45