Jean est envoyé par ses parents dans une école étrange. Lorsque ses parents le déposent, ils repartent aussitôt, car ils doivent traverser le bras de mer qui sépare l’école de la terre
ferme avant que l’eau ne le recouvre. Surtout, les conditions de vie à l’intérieur de l’école sont inhabituelles : les élèves sont notamment contraints de manger de la touille, bouillie
infâme, à tous les repas. Et les cours sont étranges : l’unique activité consiste à donner des coups de rame ! Enfin, et surtout, le personnel dirigeant de cette école n’est pas pour
inspirer confiance à Jean…
Coté scénario, signé Corbeyran, cette bande dessinée est relativement attendue, et fait irrémédiablement penser à d’autres ouvrages jeunesse qui se déroulent dans des milieux scolaires étranges. Outre le célébrissime Harry Potter, cette lecture m’a fait penser à l’Ile du Crâne de Horowitz. Après une entrée en matière assez classique, la rencontre avec la fille du cuistot apporte un peu de piment. Et le mystère dure, puisque les sous-sols de l’école regorgent de créatures monstrueuses. Surtout, la fin de la bande dessinée est assez surprenante, et ne résoud pas toutes les questions posées lors de la lecture.
Mais cette bande dessinée vaut en fait surtout pour son dessin. Dans une utilisation des couleurs restreintes au noir et blanc, le dessinateur, Bouillez, parvient à jouer sur les ombres et utilise des jeux de lumières qui donne une intensité remarquable au dessin. Avec une économie de moyen (un trait net et deux couleurs), le dessinateur parvient à faire naître quantité d’images chez le lecteur, autres que celles dessinées.
Une histoire classique très joliment et savamment illustrée, qui vaut donc le coup d’œil !
Le phalanstère du bout du monde, de Corbeyran et Bouillez
Ed. Delcourt G. Productions