Ce sont sept histoires de filles. De filles, parfois de femmes, des africaines du nord, dans leur pays ou immigrées, et à des époques différentes. Mais
ces sept histoires ont un point commun : raconter l'enfermement de ces filles, dans la tradition, dans l'histoire de leur pays. Sept nouvelles émouvantes qui racontent chacune une histoire
singulière.
Dans plusieurs nouvelles, il est question de l'honneur de la femme : que ce soit l'honneur remis en cause par la rumeur des villageoises (La fille avec des Pataugas, la fille
des collines), par la prostitution (La fille et la maison close). Il est aussi question des violences faites aux femmes, physiques (La fille dans l'arbre) ou
psychologiques (La fille et la photo). Leila Sebbar n'hésite pas non plus à fustiger la fermeture des femmes qui ne jurent que par la religion, le voile étant l'élément le plus important
de leur vie (La fille au hijeb). Et le recueil se termine par une nouvelle plus poétique et optimiste, avec des rêves de mariage et d'évasion (La fille en prison).
Ces sept nouvelles sont aussi émouvantes les unes que les autres. On ne peut s'empêcher d'éprouver de l'empathie pour ces filles, abandonnées souvent dans un milieu hostile et qui trouvent les
secours qu'elles peuvent, dans la religion ou la fuite dans le maquis (mais n’est-ce pas au fond la même chose ?). Une vraie belle découverte avec ce recueil, à la fois très poétique et très
contemporain, car si certaines nouvelles sont datées, le message véhiculé par l'ensemble est universel.
Vraiment, un recueil à ouvrir sans hésitation si vous le croisez un jour.
Merci à Dédale d'en avoir parlé sur le Biblioblog, ici et là, car ses billets m'ont donné envie de découvrir cet auteur, et je l'en
remercie.
Sept filles, de Leïla Sebbar
Ed. Thierry Magnier