Dans l'Espagne des années 80, les indépendantistes de l'ETA sèment la terreur par la biais d'attentats meurtriers. Dans la toute jeune démocratie espagnole,
qui vient d'élire le socialiste Felipe Gonzales, un autre groupe commence lui aussi à commettre des attentats, le GAL, groupe antiterroriste de libération. Mais leurs attentats ont une cible
précise : l'ETA. Entre ces deux feux, deux journalistes essaient de découvrir qui pilote ce mystérieux groupe des GAL. Et si c'est l'armée ou le gouvernement qui mène une
campagne d'assassinats par le biais de cette organisation, le scandale est proche...
Cette intrigue est inspirée de faits réels qui se sont déroulés en Espagne dans les années 80 et 90, mais également en France. Une partie des activités des GAL ont eu lieu dans le pays Basque
français, notamment à Bayonne, lieu de refuge pour l'ETA. Une situation de quasi guerre civile règne, et la tension est palpable dans le film. C'est d'autant plus sensible que les
actions des GAL se trompent généralement de cible, en tuant des citoyens qui n'ont rien à voir avec l'ETA. Et l'on voit donc qu'une fois le cercle vicieux refermé, il est extrêmement difficile de
s'en sortir par la haut.
Les deux journalistes du film, joués par Natalia Verbeké et José Garcia (avec une voix en espagnol plus douce que sa voix française, ce qui est assez intéressant car on oublie ce qu'on
connaît déjà de l'acteur), prennent donc des risques pour découvrir ce qui se cache. Les accusations contre le ministre de l'Intérieur, puis contre le Premier Ministre les mettent en difficulté,
et ils échappent plusieurs fois à des tentatives de meurtres. Ce que ne parviennent pas à faire leurs indics, ce qui ne fait qu'augmenter cette tension.
J'ai trouvé que ce film était plutôt un bon film pour le genre : une histoire un peu compliquée, entre ETA et GAL, qui ont des objectifs différents mais des cibles communes, mais que
le scénario rend accessible. La description des salles de rédaction des journaux est intéressante également. On y voit comment le propriétaire d'un journal est amené, suite à des
pressions, à évincer le rédacteur en chef qui a permis de dévoiler cette affaire. La chape de plomb est à tous les niveaux !
Félicitations aussi à Jordi Molla, qui joue le principal responsable des GAL, et qui est impressionnant de froideur et de cynisme. Dommage que les personnages de l'ETA ne soient pas traités
de la même manière : ils sont barbus, patibulaires et ne parlent jamais. Ce que je trouve relativement simpliste.
Malheureusement, si le genre est respecté, le réalisateur n'a pu s'empêcher la figure imposée des deux journalistes qui travaillent ensemble et qui se tournent autour. C'est assez
caricatural, ne sert pas beaucoup l'action et n'apporte donc pas grand chose au film. Quel dommage de s'être laissé prendre par ce cliché, qui est présent tout au long du film
!