Un jour normal dans la vie
d'Antoine, quadragénaire avec un boulot qui paye bien, une femme attentionnée, deux beaux enfants et une belle baraque. Normal, jusqu'à ce qu'il lâche son boulot en insultant copieusement son
client, qu'il fasse une déclaration de désamour à sa femme qui lui fait une scène, qu'il raconte à ses enfants que leurs cadeaux d'anniversaire sont moches et qu'il expose leurs quatre vérités à
ses amis venus lui faire une surprise. Il plaque tout et part, pour retrouver dans un coin d'Irlande son père...
Le dernier film de Jean Becker pourrait etre qualifié de bon téléfilm, dans le sens où certains téléfilms sont vraiment bons. Il n'y a rien de transcendant dans ce film : un récit chronologique,
un retournement de situation dont on se doute assez rapidement,... Mais j'ai marché. J'ai couru même (bon d'accord, c'est un film à pleurer, et comme d'habitude, la petite larme a coulé au moment
où le réalisateur l'a voulu. Quelle faiblesse !).
Le film est fait de deux parties : dans la première, Albert Dupontel envoie tout valser, en dénonçant l'hypocrisie de ses amis bourgeois, dentistes, psychiatres ou rentières. Il y a de
l'outrance, qu'on ressent lorsqu'il va s'excuser auprès de ses enfants, ou auprès de sa femme (Marie-Josée Croze, toujours formidable et qui mériterait vraiment un grand premier rôle). La
deuxième partie est centrée sur ce voyage en Irlande, avec ce père disparu, qui passe son temps à pêcher dans le Connemara, et qui fait plus penser aux précédents films plus "ruraux" de Becker
(Dialogue avec mon jardinier, Les enfants du marais).
Voilà, ce n'est pas un film exceptionnel, mais j'ai complètement marché, et je ne peux donc que tirer mon chapeau au cinéaste et à ses acteurs. Maintenant, je me doute que certains sont plus
sceptiques, et je peux les comprendre. Mais j'ai passé un bon moment, meme si on ne ressort pas de la salle avec un sourire jusqu'aux oreilles, le ton du film étant plus dramatique que
comique.