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21 mars 2008 5 21 /03 /mars /2008 08:16

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Aux États-Unis, au tournant des XIXe et XXe Siècle. Daniel Plainview, prospecteur en pétrole, décide d'acheter des terrains susceptibles de receler des ressources importantes. Il s'installe donc, sur les conseils d'un jeune homme, sur la terre d'une famille de fermiers. Mais cette terre est aussi le récent lieu d'implantation d'une église, dont le pasteur n'est autre que le fils du propriétaire...


Paul Thomas Anderson revient avec un film d'un genre assez commun : le portrait d'un ambitieux misanthrope. Ce type de long-métrage est assez surprenant dans sa filmographie atypique, qui compte Boogie Nights (pas encore vu), le foisonnant Magnolia et sa mémorable pluie de grenouille, et le déjanté Punch-Drunk Love.


Une grande fresque historique, avec Daniel Day-Lewis qui porte une moustache : forcément, Gangs in New-York de Scorcese revient en tête. Mais Paul Thomas Anderson arrive à apporter une touche, un je ne sais quoi qui fait que ce film cadre avec le reste de sa filmographie.


Commençons par le début, magnifique. Pendant une bonne dizaine de minutes, aucune parole, juste une musique stridente qui servira l'ensemble du film et qui participe pleinement de sa réussite. On y voit un mineur, seul en train de creuser un trou, avec l'impression qu'il creuse sa propre tombe : on se demande comment il va s'en sortir après sa chute, avec sa jambe cassée. Mais cet épisode est le début de la gloire. Sa recherche se focalise par la suite sur le pétrole, et il y réussira, seul contre la mainmise des grandes compagnies. 

 

Daniel Day-Lewis, de tous les plans, est flamboyant : pas très bavard, les rares paroles qu'il prononce marquent le spectateur. Que ce soit pour persuader les paysans de vendre leur terre ou lorsqu'il expose sa profonde misanthropie, il arrive à convaincre les foules.

 

Face à ce personnage taciturne et mégalomane, le jeune pasteur essaie de profiter de la situation pour enrichir son église. A la froideur de Daniel Plainview s'oppose l'ardeur mystique et inquiétante du jeune pasteur. On assiste donc à la lutte de ces deux personnalités, avec des parallélismes dans la construction qui donnent l'avantage une fois à l'un, une fois à l'autre. Paul Dano, le frère mutique de Little Miss Sunshine, explose l'écran lors de ces prêches enflammés.

Paul Thomas Anderson signe donc un grand film, très juste, porté par deux magnifiques acteurs, et avec une touche qui lui est personnelle. Ainsi, une image furtive sur l'écran fait apparaître des taches de pétrole sur l'objectif de la caméra. En choisissant de laisser cette image lors du montage final, le réalisateur montre bien la distance qu'il met dans cette œuvre de fiction. Mais les scènes d'explosion et la scène finale sont vraiment de grands moments de cinéma.

Mention spéciale à la bande originale, qui marque le début du film et est ensuite très souvent présente. Elle est signée par un membre de Radiohead, Jonny Greenwood. Et la musique du générique de fin, qui est le troisième mouvement du concerto pour violon et orchestre de Brahms, cadre parfaitement avec le film.

Enfin, mention aussi pour la bande annonce, qui est assez courte et assez intense pour donner envie de voir le film sans en dévoiler le scénario. Ce que peu de bandes-annonces font actuellement.

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commentaires

S
Bonjour,<br /> <br /> Je fais partie des déçus. J'aime assez le cinéma de Paul Thomas Anderson en règle générale, mais ce film m'a ennuyé. Il y a trop de longueurs, des passages inutiles et une musique abominable.<br /> <br /> Après, Daniel Day-Lewis est égal à lui-même (c'est-à-dire génial) et la fin plutôt réussie car elle laisse le champ aux interprétations diverses (je développe d'ailleurs mon avis là-dessus sur mon blog).<br /> <br /> Pas mal, mais pas génial. Je ne regrette pas vraiment de l'avoir vu, mais je ne pense pas le revoir.<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.
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Y
<br /> Je comprends qu'il y ait des déçus par ce film (tu n'es pas la première). Mais je me suis laissé emporter par l'histoire, et j'ai vraiment accroché.<br /> <br /> <br />
E
je m'attendais à un chef d'oeuvre, pour l'avoir lu et entendu...<br /> mais j'ai été déçue. C'est un bon film, c'est clair et les acteurs sont époustouflants.<br /> Mais cette musique que tu trouves si bien (et tu n'es pas le seul) m'a horripilée !! et puis j'ai trouvé le film trop long... mais je concède, c'est un bon film<br /> (et pendant qu'on est sur les films, Il y a longtemps que je t'aime de Philippe Claudel, ça, c'est un chef d'oeuvre ! dans un autre genre...)
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Y
<br /> Bon, tout le monde ne peut pas être d'accord.<br /> Pour le film de Philippe Claudel, je t'avoue qu'il ne me tente pas plus que cela, mais peut-être pourras-tu me convaincre !<br /> <br /> <br />
D
Je n'avais pas vu la bande-annonce. J'ai vu le film parce que DD Lewis a reçu l'Oscar (amplement mérité) et le film est un chef d'oeuvre (comme je l'ai dit sur mon billet) Merci Yohan pour le commentaire sur le cahier.
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Y
<br /> C'est vrai que cet Oscar est amplement mérité.<br /> Et pour ce qui est des bandes-annonces, c'est surtout car es bandes-annonces qui racontent tout le film en 5 minutes me gonflent. Celle-ci évitait ce travers.<br /> <br /> <br />