J'ai découvert cet auteur par hasard, et son roman La Kahéna m'avait subjugué, à la fois par sa
structure narrative, mais également par sa complexité grammaticale. J'étais tombé sous le charme.
Pour continuer ma découverte de cet auteur, je me suis donc fait offrir son dernier livre, un recueil de nouvelles intitulé Les douze contes de minuit. C'est le dernier volet d'un
triptyque débuté avec Le chien d'Ulysse et poursuivit par la Kahéna.
L'auteur nous emmène donc à Cyrtha, ville imaginaire qui sert de cadre à ses romans précédents. Cyrtha est une ville algérienne, marqué par le colonialisme. L'auteur nous propose donc douze
nouvelles, qui ont pour point commun cette ville, et ses nouvelles sont intimement liées entre elles. Elles sont liées car elles font toutes référence à ce passé colonial, au
poids de l'histoire, et la plupart sont marquées par la mort. Je ne ferais pas un résumé de chacune des douze nouvelles, mais il est très difficile de ne pas en lire une sans se souvenir des
autres.
On y retrouve donc cette ville, pleine de soleil le jour et de mystères la nuit. Le langage est parfois crû, mais toujours adapté aux situations.
Toutefois, je n'ai pas retrouvé le souffle qui m'avait emporté dans la Kahéna. Dans cet ouvrage, à la fois historique et contemporain, la longueur et la complexité des phrases rendent
compte des tourments du narrateur. Ici, la forme choisie (la nouvelle) ne permet pas d'insuffler au texte toute cette folie, à la fois narrative et stylistique. J'ai donc été charmé par certaines
nouvelles, mais d'autres m'ont laissé relativement froid.
Salim Bachi utilise néanmoins toujours une écriture très riche, à la fois de sens, d'images, ... Cet ouvrage n'altère donc pas le souvenir que j'ai de la Kahéna (vraiment un livre magnifique, je
sais que je me répête, mais à lire au calme !). Ces retrouvailles un peu mitigées ne m'empêcheront pas de plonger dès que possible dans Le chien d'Ulysse, le premier roman qui se
déroule à Cyrtha.
Les douzes contes de minuit, de Salim Bachi
Ed. Gallimard