Après la découverte de la Comédie Française avec Le Mariage de Figaro, j'ai découvert une
nouvelle grande salle de théâtre parisienne : l'Odéon théâtre de l'Europe. Et pour cette découverte, un grand classique de Molière, L'Ecole des femmes, avec un grand acteur, Daniel
Auteuil.
Un résumé (très rapide) de l'intrigue : Arnolphe, bourgeois qui a la hantise d'être trompé par sa future femme, décide d'enfermer une jeune paysanne, Agnès. Cet enfermement a pour but de la
rendre bête, afin qu'elle n'ait même pas l'idée de le tromper. Mais ses plans vont un à un tomber à l'eau...
Je n'avais pas le souvenir que le personnage d'Arnolphe tenait une part aussi importante dans la pièce : il est de toutes les scènes, ne sort quasiment jamais de scène, et sa présence est donc
très physique. Les autres personnages ne sont donc que des seconds rôles : Agnès, l'ingénue, intervient dans trois ou quatre scènes uniquement, alors qu'elle est au centre de toutes les intrigues
d'Arnolphe. Horace, Chrysalde ne sont donc que des subalternes qui permettent de mettre en valeur la bêtise d'Arnolphe.
La mise en scène de Jean-Pierre Vincent prend un part pris que j'ai trouvé très intéressant : il décide de rendre à la pièce son aspect comique, aspect que lui avait donné Molière à sa création.
Daniel Auteuil parvient donc à rendre ce personnage drôle : on rit à la fois aux vers très subtils de Molière, mais également à la prestation scénique de Daniel Auteuil. Du coup, le second aspect
de la pièce, la prise de conscience d'Arnolphe qu'il est amoureux, est un peu laissée de côté. Mais je préfère ce parti pris de mise à scène à celui d'une intellectualisation excessive des pièces
de Molière.
Certaines scènes m'ont néanmoins paru un peu ratées, en particulier la scène où Agnès lit les maximes que lui demande de lire Arnophe. On écoute le défilement des maximes, en se demandant combien
il y en a, en espérant qu'il y en ait pas trop...
Malgré ce petit aspect négatif, j'ai passé une belle soirée de théâtre dans une belle salle parisienne : une pièce à la fois subtile et drôle, de bons acteurs (notamment Lyn Thibault, une très
bonne Agnès, dont le caractère et le jeu évoluent tout au long de la pièce). Enfin, quel plaisir d'entendre des vers en alexandrin et de se laisser bercer par la musique de cette belle langue
française, parfois un peu compliquée mais qui se laisse écouter avec plaisir...