11 janvier 2008
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21:00

A Sète, un ouvrier, Mr Beiji, qui travaille aux chantiers navals depuis
presque 40 ans, sent que sa situation est de plus en plus menacée. Pour faire face et ne pas rester inactif, il décide de monter sur un vieux rafiot un restaurant de couscous de poisson.
Aidé par ses enfants, sa femme, dont il est divorcé, et la fille de sa nouvelle compagne, il fait tout ce qu'il peut pour que ce projet prenne vie...
Bravo Mr Kechiche ! Voilà un très beau film, un film qui prend le temps d'installer les personnages, de décrire les situations, de pointer subtilement toutes les difficultés auxquelles Mr Beiji sera confronté : tracasseries administratives, difficultés relationnelles entre ses filles et la fille de sa nouvelle compagne.
J'ai été très touché par ce film, par le portrait de cette famille qui mêle traditions nord-africaines et apports d'autres cultures. ce qui n'est pas sans poser problème, comme dans le couple de Julia, d'origine russe, trompée par son mari, ce dont toute sa belle famille est au courant : ses maîtresses téléphonent directement à sa belle-mère pour savoir où il est. Ce qui donne lieu à une magnifique scène de colère, de tristesse poignante.
De même , j'ai été au diapason des différents personnages tout au long du film : inquiet quand Mr Beiji rencontre les responsables pour monter son projet, affamé avec les clients du restaurant quand on apprend que la graine n'est pas là, et angoissé avec les filles et belles-filles qui tentent coûte que coûte de trouver des solutions, essoufflé quand Mr Beiji court après les voleurs de sa mobylette... C'est assez rare d'être à ce point en empathie avec les personnages pour le signaler.
Les acteurs, pour un grand nombre amateur sont assez épatants, avec un très beau portrait de la communauté nord-africaine. Et on retrouve quelques visages connus, comme Bruno Lochet (Les Deschiens), la prof de l'Esquive et une de ses élèves (qui joue une des filles de Mr Beiji).
J'ai préféré ce film à l'Esquive, dans le sens où je l'ai trouvé plus "réel" : l'Esquive est tout de même quelque peu idéalisé, car l'effet de Marivaux sur des collégiens n'est certainement pas toujours celui aperçu dans les films. de plus, le scénariste a le mérite de laisser la fin du film ouverte, et chacun pourra imaginer ce qu'il pense qu'il va advenir.
J'ai également entendu, dans le Masque et la Plume sur France Inter, de nombreuses critiques qui dénonçaient le misérabilisme bien pensant du film. Je suis totalement en désaccord avec ses interprétations, dans le sens où la manière de filmer est proche des acteurs, mais jamais voyeuriste. Et si la scène finale peut troubler certaines personnes, il est intéressant de montrer la morgue de certains esprits pas très "ouverts", pour être polis.
Un très beau film selon moi, cela faisait longtemps que je n'avais pas été embarqué à ce point. depuis La vie des autres, peut être. Ah si, De l'autre côté était très bien aussi !!!
Bravo Mr Kechiche ! Voilà un très beau film, un film qui prend le temps d'installer les personnages, de décrire les situations, de pointer subtilement toutes les difficultés auxquelles Mr Beiji sera confronté : tracasseries administratives, difficultés relationnelles entre ses filles et la fille de sa nouvelle compagne.
J'ai été très touché par ce film, par le portrait de cette famille qui mêle traditions nord-africaines et apports d'autres cultures. ce qui n'est pas sans poser problème, comme dans le couple de Julia, d'origine russe, trompée par son mari, ce dont toute sa belle famille est au courant : ses maîtresses téléphonent directement à sa belle-mère pour savoir où il est. Ce qui donne lieu à une magnifique scène de colère, de tristesse poignante.
De même , j'ai été au diapason des différents personnages tout au long du film : inquiet quand Mr Beiji rencontre les responsables pour monter son projet, affamé avec les clients du restaurant quand on apprend que la graine n'est pas là, et angoissé avec les filles et belles-filles qui tentent coûte que coûte de trouver des solutions, essoufflé quand Mr Beiji court après les voleurs de sa mobylette... C'est assez rare d'être à ce point en empathie avec les personnages pour le signaler.
Les acteurs, pour un grand nombre amateur sont assez épatants, avec un très beau portrait de la communauté nord-africaine. Et on retrouve quelques visages connus, comme Bruno Lochet (Les Deschiens), la prof de l'Esquive et une de ses élèves (qui joue une des filles de Mr Beiji).
J'ai préféré ce film à l'Esquive, dans le sens où je l'ai trouvé plus "réel" : l'Esquive est tout de même quelque peu idéalisé, car l'effet de Marivaux sur des collégiens n'est certainement pas toujours celui aperçu dans les films. de plus, le scénariste a le mérite de laisser la fin du film ouverte, et chacun pourra imaginer ce qu'il pense qu'il va advenir.
J'ai également entendu, dans le Masque et la Plume sur France Inter, de nombreuses critiques qui dénonçaient le misérabilisme bien pensant du film. Je suis totalement en désaccord avec ses interprétations, dans le sens où la manière de filmer est proche des acteurs, mais jamais voyeuriste. Et si la scène finale peut troubler certaines personnes, il est intéressant de montrer la morgue de certains esprits pas très "ouverts", pour être polis.
Un très beau film selon moi, cela faisait longtemps que je n'avais pas été embarqué à ce point. depuis La vie des autres, peut être. Ah si, De l'autre côté était très bien aussi !!!