Je
suis dans un période de découverte de la littérature et musique russe, et j'ai assisté à ma première expérience théâtrale avec Tchekhov, expérience qui m'incite à découvrir d'autres pièces de cet
auteur.
Après plusieurs années passées en France, Lioubov Andréevana et sa fille Ania rentrent en Russie. Elles retrouvent toutes leurs connaissances et le lieu où les enfants ont grandi. Mais cet
endroit est aussi le lieu où le fils de Lioubov Andréevna est mort noyé. Ce retour entraîne donc un ravivement d'expériences funestes. Toutefois, c'est une joie de retrouver la Cerisaie, la
fierté de toute la famille. Mais des difficultés financières amènent Lioubov et son frère à étudier la possibilité d'une vente de la maison...
La pièce est foisonnante de par le nombre de thèmes abordés : les relations entre domestiques et maîtres, les différentes façons dont la fin du servage a été vécu en Russie (qui date du XIXeme
siècle), l'arrivisme, la relation au passé, la manière de considérer les étudiants, ...
J'ai été très surpris par la modernité de la pièce : les sujets traités sont encore les prétextes de pièces actuelles. Ainsi, Lioubov Andréevna se demande si elle doit vendre ou non la Cerisaie,
et un ami de la famille leur conseille de vendre pour installer des résidences pour les touristes. Les souvenirs familiaux contre un éventuel bénéfice important ! Que ce sujet est actuel, au
temps du " travailler plus pour gagner plus" !
J'ai assisté à cette pièce au Studio-théâtre d'Asnières, qui est un lieu de formation de jeunes acteurs. Associés à des acteurs plus chevronnés, ils jouent leur rôle de façon très énergique et
convaincante. Les jeunes comédiens qui tiennent les rôles d'Ania, de Petia Trofimov et de Douniacha sont remarquables, chacun dans un style différent.
Une première découverte qui en amène d'autres.