Court roman épistolaire, poignant et à l'histoire atypique...
Au début des années, Max rentre en Allemagne, et laisse son collaborateur et ami Martin gérer seul leur galerie d'art. Max est très heureux de retrouver sa patrie, et ne s'inquiète pas de
l'arrivée au pouvoir d'un certain Hitler. Martin, de la lointaine Amérique, voit d'un mauvais oeil ce nouveau chef : les échos sur son compte sont mauvais, et ce qu'il entend de la situation de
la communauté juive, dont il fait partie, ne le rassure guère...
Ce roman, très court, a été écrit avant guerre, mais n'a été découvert qu'à la fin des années 90, grâce aux Editions Autrement. Kressmann Taylor, l'auteur, réussit ici en quelques courtes pages,
à faire naître une tension, à faire sentir l'oppression dont est victime Martin, même si cette oppression n'est que psychologique.
L'auteur réussit aussi à faire éprouver de l'empathie pour ces deux personnages, ce qui est loin d'être le plus facile. Je ne pensais pas ressentir cela pour Max, qui trouve les actions
d'Hitler légitimes, en particulier l'antisémitisme. Mais l'intrigue nous pousse vers des sentiments inattendus....
Un court roman que je conseille donc, comme souvent, et dont j'ai entendu parler grâce au biblioblog, puisqu'il a été l'objet d'une énigme du dimanche soir.
Inconnu à cette adresse, de Katherine Kressmann Taylor
Traduit de l'américain par Michèle Lévy-Bram
Ed. Hachette Jeunesse