Au théâtre du Rond-Point (un des meilleurs théâtres parisiens actuellement, avec une tarification attractive) se jouent actuellement les
Diablogues écrits par Roland Dubillard.
En fait, ce sont quelques scènes des Diablogues qui sont jouées. Le principe de ces scènes est relativement simple : deux personnages discutent, sur des sujets divers, et ont les pires
difficultés à se comprendre. Leurs palabres tournent souvent à l'absurde, et l'effet comique est très réussi.
Je ne connaissais pas du tout Roland Dubillard, et j'avoue avoir assisté à cette pièce plus pour les acteurs que pour l'auteur : Jacques Gamblin et surtout François Morel. François Morel est l'un
des rares acteurs dont je me dis que la présence sur scène est synonyme de qualité. La pièce, composée donc d'une dizaine de saynètes, est très drôle : les deux acteurs réussissent à donner un
tour très comique à toutes les situations vécues, et on rit beaucoup lors de ce spectacle.
J'ai notamment retenu la scène du compte-goutte de Besançon, qui est très drôle. Ainsi que la scène où François Morel explique qu'il n'aime pas marcher sous la pluie, et où Gamblin finit par
lui faire dire que ce n'est à cause de la pluie qu'il n'aime pas cela, mais parce qu'il a peur de la police. Essayez donc de trouver par quel raisonnement !!! (et c'est tout ce
qu'il y a de plus logique, je vous assure !)
Voilà donc un très bon spectacle comique, qui a comme mérite d'être relativement universel car jouant sur les mots et traitant de l'absurdité des conversations. On pense d'ailleurs
à Vladimir et Estragon, les héros de Beckett, en assistant à la pièce. Cela change soit des spectacles où les blagues sont sous la ceinture, soit de ceux liés à une époque très précise et
qui se périment rapidement.
Et si vous n'avez pas l'occasion d'assister à ce spectacle, vous pouvez toujours vous tourner vers la version en folio des Diablogues !