Voici le
dernier film d'un cinéaste qui monte et qui devrait faire parler de lui dans les années à venir : Fatih Akin.
Je vais m'éviter de faire un résumé, car il serait soit trop long, soit vide, et je n'ai aucunement envie de donner des informations qui pourrait gâcher le plaisir du film.
L'histoire est fondamentalement triste : tous les personnages que l'on croise cherchent quelqu'un (un veuf veut trouver une femme pour finir sa vie, un fils recherche la fille de la femme que son
père a tué, cette même fille recherche sa mère, et une ex-hippie essaie de retrouver les élans de sa jeunesse), et chacun semble échouer, les personnages se croisant, se rencontrant les uns les
autres sans savoir que l'autre pourrait lui fournir des informations.
Et pourtant, malgré cette trame qui pourrait donner lieu à une effusion de larmes, Fatih Akin réussit à faire un film magnifique, sensible, dans lequel rien n'est appuyé. Les
acteurs sont tous très bons (notamment l'acteur principal, avec de faux airs de Laurent Lucas), et cela fait plaisir de retrouver Hannah Schygulla, l'égérie de Fassbinder, dans un rôle
poignant.
Fatih Akin joue également de manière subtile avec la musique : elle n'est jamais oppressante, mais arrive souvent à point nommé pour souligner les actions qui défilent sur l'écran.
Et il réussit enfin, comme dans Head-on, film sorti en France en 2004, à tracer un trait d'union entre l'Allemagne, son pays de résidence, et la Turquie, dont il est originaire. Ce
film donne envie de visiter ces pays, même si la situation politique en Turquie montrée dans le film n'est pas très heureuse.
Un des meilleurs films de cette année 2007, qui a obtenu le prix du scénario à Cannes. Fatih Akin a d'ailleurs trouvé ce prix paradoxal, puisque la trame du film ne correspond pas à celle
prévue par le scénario, la chronologie ayant été bouleversée lors du montage !