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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 09:21

gray.jpgNew York, fin des années 80. Bob est le gérant dune boîte de nuit branchée, propriété d'un riche soviétique, Boujayev. L'affaire est florissante et tout marche pour le mieux pour Bob : une petite amie, des projets d'agrandissement. Mais tout est remis en cause lorsque son père et son frère, hauts gradés de la police, lui annoncent que sa boîte est la plaque tournante du trafic de drogue, trafic orchestré par le neveu de Boujayev. Bob est donc obligé de choisir : poursuivre son affaire, ou aider sa famille.

Ce film de James Gray est digne des grands films noirs américains : une histoire de famille, l'implication de la mafia (on quitte la mafia italienne du Parrain, de Casino pour la mafia russe), le code de l'honneur, la vengeance, l'amour filial et paternel, des couleurs sombres (presque toute l'action a lieu la nuit, et le jour, la lumière n'est jamais nette)... Dans le même temps, le réalisateur joue avec les codes pour mieux les démonter. Ainsi, le film s'ouvre sur une scène torride, où Bob s'apprête à faire l'amour avec Amada, son amie. Première image donc que le spectateur a d'Amada : la femme fatale, offerte à son compagnon et prête à tout. Puis, petit à petit le film lui donne une autre image, démonte cette première impression.

De même, James Gray ne fait pas un film somme de trois heures : il introduit de nombreuses ellipses dans le récit, le temps est concentré alors que l'histoire se déroule vraisemblablement sur plusieurs années. Et ce procédé est très efficace.

Enfin, autre élément important que James Gray a réussi à détourner : la violence. Le film est violent car il y a des fusillades, un suicide,... Tout cela aurait pu être très difficile à regarder. Mais, une nouvelle fois, le réalisateur parvient à monter peu, mais à évoquer beaucoup, ce qui est selon moi la marque d'un grand metteur en scène. C'est en quelque sorte un anti 24h chrono (alors que les sujets sont relativement proches).

Il y a également dans ce film deux scènes époustouflantes : la première concerne une course poursuite. elle a lieu sur l'autoroute, avec une pluie battante, et je suis resté scotché au fauteuil. La deuxième grande scène est le scène finale où Bob recherche le trafiquant dans un champ de roseaux. On est avec lui, enfermé dans le plantes, sans aucune visibilité, avec la menace permanente de se faire tirer dessus. Ca m'a fait penser à la scène du champ de maïs de La mort aux trousses, où Cary Grant se voit menacer par l'avion.

Il y a encore les acteurs : Joaquin Phoenix épatant, dont le jeu évolue au rythme de son personnage, Mark Wahlberg surprenant, Robert Duvall,...

La musique est aussi un élément primordial du film : on est tout de suite attiré par la musique diffusée dans la boîte (musique des années 80), et la musique originale s'y substitue petit à petit.

Un très bon film noir, genre qui semble retrouver des couleurs en ce moment après quelques années de délaissement.

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