Voici un petit livre qu'on devrait mettre dans toutes les mains. Il se lit en dix minutes, et le thème est malheureusement universel...
Charlie, propriétaire d'un chien, est inquiet : le gouvernement a décidé que les seuls chiens bruns pourront continuer à
vivre. Son ami, dont le chien était blanc, a donc dû le piquer. Ils trouvent cette nouvelle loi étrange, mais comme ce n'est pas dans leur habitude de s'opposer ou de revendiquer, ils acceptent
sans trop sourciller la décision de tuer tous les chiens non bruns. Mais, à mesure que le temps avance et qu'aucune réaction ne se fait jour, le gouvernement de l'Etat brun prend des
mesures de plus en plus restrictives, et la peur commence à s'emparer de Charlie...
En ces temps où la révolte et la remise en cause de lois indignes d'une République dont la devise est "Liberté, égalité,
fraternité" sont criminalisées, la lecture de ce court livre (une dizaine de pages) est indispensable. On y voit comment la lacheté quotidienne, le refus de s'engager pour défendre ce qu'on
estime juste incitent les pires régimes à aller au bout de leur action.
Ce livre fait froid dans le dos, car on devine que ce sont de pareilles mécanismes psychologiques qui ont aidé les
régimes dictatoriaux à se mettre en place, et malheureusement, de telles horreurs ne paraissent pas impossibles aujourd'hui. Prenons donc conscience, en lisant ce livre, que nous
sommes tous responsables de la mise en place de lois abjectes, qui poussent à la criminalisation des activités syndicales, de la défense des sans papiers,... Un livre fort, à faire lire, à
distribuer, mais aussi à expliquer, en remettant l'histoire fictionnelle en perspective avec certains faits pas si anciens...
Pour d'autres critiques, vous pouvez aller voir ici ou là.
Matin brun, de Franck Pavloff,
Ed. Cheyne